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 cry me a river ♔ ORPHÉE

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cry me a river ♔ ORPHÉE  Vide
MessageSujet: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptyVen 15 Avr 2011, 20:36

cry me a river ♔ ORPHÉE  E9ce8p
ORPHÉE & VITALY
cry me a river.
(c) mymz

Personne ne me voit, tout le monde agit comme si je ne suis pas là. Mais que diable se passe-t-il ? Tout à l'air pourtant normal, maman assise dans le canapé à lire un quelconque magazine, papa dans son fauteuil fumant un cigare, toujours assis blasé et hautain. Pourtant personne ne se retourne quand je parle. Peut être qu'il lui a dit ? Je l'en pensais incapable, mais peut être a-t-il bel et bien fait l'effort de dire la vérité, ne serait-ce qu'une fois dans sa triste vie. Je trouve ce silence de plus en plus pesant, angoissant presque. Je m'avance alors et m'installe près de ma mère. Mais là encore, elle semble ne pas me voir, elle poursuit son activité, sans même me prêter attention. Où est passé notre rituel de pré-rentrée ? Quand elle m'aide à organiser mon départ. C'est vrai qu'à vingt et un ans je devrais être capable de le faire, me dis-je, mais quand même, on l'avait toujours fait ensemble. Elle aurait pu me le faire comprendre d'une autre manière. C'est alors que sans même m'en rendre compte, il se trouve entre elle et moi, entre ma mère et moi. Le bâtard de mon père. Un large sourire s'affiche alors sur le visage de ma mère, elle lui caresse tendrement la joue. Il a prit ma place, je n'existe plus. C'est comme si je n'avais jamais existé. Ma mère lui dit de sa voix douce et chaleureuse, qu'il est temps de faire les bagages. Ohé, je suis là ! C'est MOI ton fils, le seul et l'unique. Mais elle ne me voit pas. Et lui, qui se pavane, il a hâte de reprendre le lacrosse. Mon père prend alors la parole, et comme à chaque fois qu'il le fait tout le monde se tait et écoute, le chef de famille parle. Il viendra le voir à son premier match de la saison. Quoi ?! Il n'est jamais venu me voir, il ne sait même pas dans quelle équipe je joue. Je ne sais pas trop comme je dois me sentir, je suis en colère, pire je suis furieux, mais en même temps, triste, je me sens ... seul. Ce sourire sur le visage de ma mère, cette fierté dans le regard de mon père, et ce comportement parfait du fils toujours souhaité. J'ai l'impression que je m'efface, je n'ai plus ma place dans cette famille, je fais tâche.

Je me réveil alors en sursaut, ouvrant grand les yeux dans l'obscurité de la chambre. Ce n'était donc qu'un cauchemar. Je n'arrive pas à me défaire de ce sentiment étrange, pourtant je suis bien dans le lit king size de l'internat, et je devine le corps de Sacha étendue dans le lit non loin du mien, je peux même entendre sa respiration. Je jette alors un coup d'oeil à ma montre, il est près de deux heures du matin. Je sens la sueur perler sur mon front. Je ne cesse de me répéter que ce n'était qu'un mauvais rêve. Je savais que cacher quelque chose de si lourd à ma mère allait être dur, mais je ne pensais pas que j'en rêverais la nuit. Je déteste mon père, tout est de sa faute. Si j'avais ne serait-ce qu'un peu de respect pour mon père, parce qu'il était cet homme droit, je le hais maintenant pour être une telle ordure. Je tente de me détendre un peu, de retrouver le sommeil. Mais Morphée ne semble pas de mon côté et ses bras ne semblent pas vouloir m’accueillir. J'enfile alors mon sweat de lacrosse aux couleurs de l'école. Rien de tel qu'une petite ballade nocturne pour trouver le sommeil.

J'aime l’atmosphère de l'école la nuit. C'est comme si rien ne pouvait vous arriver ici. Quoi que vous fassiez tout et toujours à la même place. C'est un peu comme si le temps s’arrêtait. J'avance alors dans les couloirs endormie et sombre. Combien de fois ais-je fais ça depuis que j'y suis arrivé ? Un nombre incalculable. L'idée qu'en plus c'est interdit me plait tout autant. Le gout du risque comme j'ai à penser. Je descends alors d'un pas lent les grands escaliers menant au parc. C'est fou ce que l'établissement parait plus attrayant la nuit. Tout y est doux et paisible. Si j'avais été seul, j'aurais surement hurlé. Mais réveiller l'intendant n'était pas une très bonne idée. Je me faufile à l'extérieur où l'air est frais. Je sens alors un léger courant d'air me parcourir le corps, déposant à son passage quelques frissons sur mon corps. Et alors seulement, j'ai cette impression de me sentir libre, me sentir vivant. La nuit est claire et de nombreuses étoiles brillent. Je souris. Voilà ce que j'aimais dans la vie que j'ai choisie, et c'est exactement tout ceci que mon père ne pourra jamais comprendre. Je m'avance alors, m'enfonçant un peu plus dans le parc à cette heure tardive. J'aime cette solitude que j'ai choisie et je l'aimais pour l'avoir choisie. Elle n'a rien à voir avec celle de mon rêve. Mon sourire s'élargie alors que j'aperçois cette jolie silhouette, la même que la dernière fois. Cette blondinette qui occupe mes pensées depuis notre rencontre. Pourtant je déteste sa manière de me juger, de se comporter. Je ne connais pas son prénom, je ne sais pas qui elle est, et d'un côté, je trouve ça attrayant. « Cendrillon se serait-elle perdue ? » chuchotais-je alors, un sourire taquin sur les lèvres.

_________________________________________
Je me suis essayée au présent. Et ce n'est pas joli joli.
J’espère que ça te plairas tout de même. big smile


Dernière édition par vitaly a. volkov le Sam 16 Avr 2011, 08:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptyVen 15 Avr 2011, 20:52

cry me a river ♔ ORPHÉE  Tumblr_lfrdouhN4W1qcy53do1_500

    Tout est calme. Pas un bruit ne vient troubler le silence de l'école endormie. Je me retourne une nouvelle fois, je cherche en vain à me laisser aller dans les bras de Morphée. En vain. Mais pourquoi tous y parviennent-ils sans mal alors que j'ai beau essayé de toutes mes forces, je n'y arrive pas ? Je me mets à compter les moutons. Un. Deux. Trois. Quatre. Un. Dos. Tres. Cuatro. Eins. Zwei. Drei. Vier. Aon. Dó. Trí. Ceathair. One. Two. Three. Four. Jeden. Dwa. Trzy. Cztery. Raté, je ne dors toujours pas. Je crois vraiment qu'il n'y a rien de plus ennuyant que de compter les moutons. Le pire, c'est que ça n'endort pas vraiment puisqu'il faut réfléchir à quel nombre vient ensuite. Je prie pour que mes paupières s'alourdissent et que mes yeux se ferment. En vain. Foutue insomnie ! J'ai trop d'énergie pour dormir et je ne supporte pas de rester en place. Endors-toi Orphée, endors-toi ! Hélas, me parler à moi-même ne m'avance à rien, si ce n'est passer pour une folle à mes propres yeux. Il faut que je m'occupe. Le problème, c'est que je ne peux pas allume la lumière sinon mes chères colocataires -Leocady, ma Clélie d'amour et Isadora- vont vouloir me tuer. Et tentative de meurtre, ça fait moyen sur un CV. Mais je ne peux pas rester là, c'est plus fort que moi. J'ai besoin de prendre l'air. Oui, c'est ça ! Une promenade sous la lune, c'est exactement ce qu'il me faut. Je me glisse sans bruit hors de mon lit. Je suis en chemise de nuit mais tant pis. De toute façon, ce n'est pas comme si j'allais rencontrer quelqu'un à cette heure-là. Non, tout le monde dort. Tant mieux, je n'aurais pas à prétendre être quelqu'un que je ne suis pas. J'enfile une paire de ballerines. J'aime marcher pieds nus dans l'herbe fraiche mais ce n'est pas pour autant que j'ai envie de traverser l'école sans chaussures. Je sais que je suis discrète et silencieuse car aucune de mes colocataires n'émet la moindre protestation quand je me lève et que je sors de la chambre. Je sais que ce que je fais est interdit mais pour tout dire, je m'en fiche un peu. J'en ai assez d'être la fille parfaite. Pourquoi ne pas commencer à vivre ?

    Avec un soupir, je traverse les couloirs en courant. Je n'ai plus besoin d'être discrète, ici, personne ne peut m'entendre. Je m'échappe des bâtiments pour arriver dans le parc. Les étoiles sont scintillantes dans le ciel à peine voilé et la lune, sphère parfaite, brille, haute dans le ciel. J'aime ce paysage paisible. L'air est un peu frais mais je m'accommode de sa froideur sans mal. Je cours dans l'herbe fraiche, je la laisse effleurer mes jambes, je tourne sur moi-même jusqu'à ce que tout tremble autour de moi. Je m'affale dans l'herbe sans faire aucun mouvement pour me retenir. Peu importe, ici, je peux être moi. Je peux évacuer toute cette pression, tous ces faux-semblants accumulés dans la journée. J'en profite. J'aime ce moment privilégié de communion avec la nature que rien ne semble pouvoir interrompre. Je me relève finalement et m'éloigne de quelques pas. J'ai l'intention d'aller vers le lagon quand j'aperçois une silhouette. Elle est encore trop loin pour que je puisse distinguer ses traits. Si c'est un gardien, je suis mal, je ne devrais pas me trouver ici. Je voudrais m'enfuir en courant mais elle se rapproche de moi et je me fige. Ce n'est pas un des gardiens de l'école. C'est mon inconnu. Ce jeune homme dont j'ignore tout que j'ai rencontré un jour sur le balcon du deuxième étage. Je m'en souviens comme si c'était hier. Il n'avait rien en commun avec moi et pourtant je m'étais sentie un peu moins seule cette nuit-là. Comme s'il se trouvait finalement quelqu'un en ce monde pour me comprendre. Mais il ne faut pas oublier qu'il était saoul et que moi, j'étais en train de pleurer. Je déteste montrer mon mal-être et avouer mes faiblesses. Et pourtant, il en a clairement eu le spectacle. « Cendrillon se serait-elle perdue ? » Le sourire taquin qui est apparu sur ses lèvres me fait fondre. Le rouge me monte aux joues et je croise les bras sur ma fine chemise de nuit. Je ne m'attendais pas à croiser quelqu'un à cette heure-là, surtout pas lui. Ressaisis-toi, Orphée, ressaisis-toi. D'après ce que j'ai pu voir du personnage, il a l'air d'être un sacré séducteur. Ce n'est pas comme si ce sourire n'était réservé qu'à moi. Ce n'est pas comme si j'étais différente à ses yeux. « Ne t'inquiète pas, elle est simplement partie en promenade. Ça pourrait être embarrassant de ne pas retrouver son chemin, heureusement sa marraine la fée a décidé de lui faire un présent plus utile qu'une robe de bal : un sens de l'orientation. » D'accord, c'est simplement de l'humour mais c'est aussi un petit mensonge. S'il y a bien quelque chose que je n'ai pas, c'est le sens de l'orientation.




oh si, j'ai vraiment beaucoup aimé ton post. c'est fou ce que tu arrives à comprendre comment je me suis imaginée le personnage de Vitaly I love you
j'ai pas le courage de te répondre maintenant, quoique peut-être le début, mais je te réponds demain sans faute I love you et ben en fait, si I love you
ah d'habitude avec orphée j'écris au passé et à la troisième personne mais là, c'est venu naturellement au présent et à la première x)
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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptyVen 15 Avr 2011, 23:06

Le rouge lui monte aux joues. Je le trouve de plus en plus craquante. Et je me demande soudain ce qu'il me prend. Puis je repense à notre petite entrevue de la dernière fois, et je me demande comme une personne peut coller autant à ce que j'aime chez une fille tout en étant aussi éloignée de ce que j’apprécie. Je chasse alors cette idée de ma tête, comme si c'était le moment que je laisse virevolter mon imagination débordante. « Ne t'inquiète pas, elle est simplement partie en promenade. Ça pourrait être embarrassant de ne pas retrouver son chemin, heureusement sa marraine la fée a décidé de lui faire un présent plus utile qu'une robe de bal : un sens de l'orientation. » Entendre sa voix me rassure, me prouvant que mon cauchemar en était bien un. Je souris un peu plus. Décidément cette fille n'est pas comme toutes les autres. Mais quand j'y pense, je ne sais pas trop comme e dois le prendre, est-ce de l'humour ? De l'ironie ? Je décide de le prendre comme de l'humour, si s'en était pas je le saurais assez vite. « A quoi sert le prince charmant alors ? Pas si maline que ça la marraine. » Je me souvenais des histoires qu'on nous racontait qu'en on était enfant. D'après mon père, pour une bonne éducation il est important de cultivé les enfants dès le plus jeune age. C'est pour ça que je me suis farci pendant des années, tous les contes plus farfelus les uns que les autres. La vérité, c'est que ce sont des histoires qu'on raconte aux enfants pour leur faire croire que la vie n'est pas cruelle. Mais dans l'Histoire n'est faite que de mensonge, et la désillusion est grande. J'ai conscience que cette pensée est triste et tragique, mais je m'en fiche. Moi, j'ai décidé de vivre ma vie comme je l'entend, et dans ma vie, il n'y a pas de règle pour me dire comment je dois me tenir, ce que je dois lire et à quel âge je dois le faire. Que ça plaise ou pas je m'en contre fiche. Alors oui je fais conneries sur conneries, oui je déflore de jolie petite fille à papa juste parce que j'en ai envie, oui je suis égoïste, oui je connais par coeur le bureau du principal, et alors ? Ce n'est pas parce qu'une personne entre dans les codes, la bienséance et tout ce qui s'en suit qu'elle est plus heureuse.

Je reporte alors mon attention sur la jeune fille en face de moi. Je souris en la regardant puis j'avance de quelques pas, m'enfonçant un peu plus dans cette verdure. Je sens son regard posé sur moi, j’espère qu'elle se demande où je vais et si elle doit me suivre. Mais avec elle rien n'est moins sûr. Je me retourne alors vers elle, juste pour voir ce qu'il en est. « Tu sais, j'ai réfléchis, et vu que tu ne t'es pas décidé à me donner ton prénom, je vais tenté de le deviner. » J'aimerais juste la voir sous son vrai jour. Les larmes qui dansaient le long de ses joues la dernières fois ne coulaient pas pour rien, j'en suis persuadé. Pourtant, elle s'est tout de suite refermée sur elle même. J'aimerais juste la trouver à nouveau, je crois que c'est elle qui me plait. « Voyons, peut être Pauline ? ... Ou Marie ? » Pauline ou Marie ? Mais qu'est ce que je racontais ? Je reprend mes petits pas et je me dirige vers l'étang, je la sens derrière moi et sa présence me rassure. Quand j'y pense, je ne connais pas son nom, ni même son âge, sa classe, ou n'importe qu'elle autre informations d'ailleurs.

Je me souviens le lendemain de notre petite rencontre nocturne, lorsque j'avais encore la gueule de bois et l'impression que tous les monde s'était mis d'accord pour organiser un concert de bol et de cuillère. Je me souviens l'avoir cherché dans le réfectoire, juste pour voir comment elle était le jour, juste pour voir je ne l'avais pas rêvé. Mais j'avais l'esprit tellement embrumé que mes yeux ne pouvaient pas se fixer sur un point. Je n'avais pas réussit à la trouver. Mais maintenant que j'y réfléchis elle doit être plus jeune que moi, parce que voilà près de trois ans que je traîné dans cette école et si elle avait le même âge que moi je l'aurais déjà remarqué. Je m’arrête alors et me laisse tomber dans l'herbe, m'assurant que la petite blonde est toujours avec moi. « Dis donc, t'as pas peur de sortir comme ça, une gentille fille comme toi ? » dis-je alors sur le ton de la plaisanterie. Je me demande bien pourquoi elle pleurait. L'envie de lui poser la question me demande, mais ce sont des choses qui ne se font pas il parait.



Dernière édition par vitaly a. volkov le Sam 16 Avr 2011, 09:36, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptySam 16 Avr 2011, 08:19



    Une partie de moi est contente de le revoir. Après être partie la première partie moi, je me suis félicitée de ne pas être tombée dans un piège du séducteur qu'il est mais l'autre l'a lourdement regretté. Comment le retrouver ? Je ne connaissais même pas son prénom et je n'ai rien d'une fille assurée, même si c'est l'impression que je donne. Que le hasard nous ait réuni ce soir me semble être un signe du destin. Encore faut-il savoir le déchiffrer. Est-ce un moyen de racheter mon existence vide de sens ? Ou simplement une façon de précipiter ma fin ? « A quoi sert le prince charmant alors ? Pas si maline que ça la marraine. » Je ne peux m'empêcher de sourire. Il a de la répartie et ça me plait. Je n'aime pas les gens qui se contentent d'hausser les épaules quand on leur dit quelque chose parce qu'ils ne savent pas quoi répondre. « Il n'existe pas, c'est juste un idiot comme les autres qui prétend qu'il vaut mieux qu'eux. Tu n'as jamais écouté Cendrillon, de Téléphone ? » Je sais de quoi j'ai l'air. D'une fille qui vient d'avoir une déception amoureuse et qui pense que tous les hommes sont des salauds. Mais je ne suis pas comme ça. Les seules déceptions amoureuses que j'ai eu, ce n'est pas parce que mon copain se révélait être un idiot, non, c'est juste que j'ai réalisé que ça ne m'apportait pas ce que je recherchais. L'amour ne m'avait jamais apporté la plénitude, le sentiment de se sentir vivante, d'avoir enfin trouvé un sens à ma vie. Je reste nostalgique de ce je-ne-sais-quoi qui me rendait si triste. Après tout, je n'ai jamais été amoureuse, jamais vraiment. Mais alors pourquoi mon cœur bat-il si vite à cet instant ? « Cendrillon pour ses trente ans est la plus triste des mamans. Son bel amant a foutu l'camp avec la belle au bois dormant » que je chantonne doucement avant de planter mes yeux bleus dans les siens et d'esquisser un sourire. J'aime cette chanson, parce qu'elle ne se voile pas la face. Elle détruit peut-être les espoirs que tant de filles ont placé dans les contes mais au moins, elle dit vrai. Quelle est la chance pour qu'une fille de cuisine trouve le moyen pour aller au bal et finisse par épouser le prince ? Je vais vous répondre sincèrement, aucune. Car la magie n'existe pas. C'est inutile de prétendre le contraire.

    Il s'éloigne de quelques pas. Je le suis du regard. Qu'attend-il de moi ? Mon pessimisme naturel lui a peut-être ôté l'envie de me parler, ce ne serait pas la première fois. J'imagine que c'était prévisible. En quoi est-ce qu'une fille comme moi pourrait intéresser quelqu'un comme lui ? Je suis tout ce qu'il n'est pas. Mais finalement, il se retourne vers moi. « Tu sais, j'ai réfléchis, et vu que tu ne t'es pas décidée à me donner ton prénom, je vais tenter de le deviner. » Un sourire railleur prend place sur mon visage. S'il espère vraiment qu'il peut réussir à se trouver, il se trompe lourdement. Après tout, qui irait appeler sa fille Orphée-Capucine ? « Voyons, peut-être Pauline ? ... Ou Marie ? » Je secoue la tête en riant. « Tu m'attribuerais vraiment un de ces prénoms ? Suis-je donc si ordinaire ? » J'en rie extérieurement, mais intérieurement, c'est tout autre. C'est une véritable interrogation qui est placée sous le masque de la plaisanterie. Suis-je donc si ordinaire ? Est-ce que je suis simplement une autre de ces filles qu'il veut juste mettre dans son lit ? Une part de moi sait qu'elle ne le supportera pas si sa réponse est oui. Je pourrais m'enfuir comme je l'ai fait la dernière fois, partir en courant sans un regard en arrière et oublier combien je me suis sentie bien en sa présence. Mais il continue à avancer l'étang et je ne peux me résoudre à l'abandonner encore une fois. Alors je le suis.

    Il se laisse choir sur le sol et je fais de même. Je m'allonge dans l'herbe et la laisse chatouiller mon visage et mon corps. Je me sens bien comme ça. La lune me semble si proche, j'ai l'impression qu'il me suffit de tendre la main pour la détacher du ciel. D'ici, elle parait faire la taille de mon pouce. Je voudrais tellement l'attraper et la garder accrochée à mon cou. L'existence me paraitrait peut-être moins sombre si j'avais toujours sa lumière pour m'éclairer dans les moments les plus obscures. Mais ce n'est pas le moment de penser de telles inepties. « Dis donc, t'as pas peur de sortir comme ça, une gentille fille comme toi ? » J'ignore s'il fait référence à ma chemise de nuit ou à l'interdiction qui est supposée empêcher les élèves de quitter les dortoirs la nuit. « Je n'étais pas supposée rencontrer quelqu'un. Sinon j'aurais mis autre chose et je me serais faite un peu plus discrète. » C'est vrai que le blanc, dans la nuit, ça ne passe pas franchement inaperçu.

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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptySam 16 Avr 2011, 10:08

Cet après-midi là, c'était à peine cinq jours avant la rentrée des classes. J'en avais profité pour consommer mes derniers jours de liberté. Mais avant, j'avais du aller à ce bal. Les convenances, toujours les convenances. Une fois de plus, j'étais venu avec une dose considérable dans le sang, juste pour supporter l'ennui mortel, qui s'il ne m'avait pas déjà tué, me tuerait forcément un jour. Tout le monde valsait dans ce décors somptueux que plus personne ne semblait remarquer. Tout était devenu si normal, pire banal. Les musiciens jouaient sans cesse. Ma tête me tournait délicieusement, si bien que les volant des robes, les couleurs, les coiffures, les plumes et les bijoux se mélangeaient et je ne discernais plus rien à part des formes flous. Je connaissais tout le monde dans cette salle, c'était les même depuis ma naissance. Ce qui changeait ? A cet âge, on ne dansait plus pour apprendre, on dansait pour se marier. Les gens pensent que le temps où les mariages étaient organisés dans le but de conserver un prestige, que les noms perdurent ou trouver le parti qui vous permettra de conserver ce train de vie est révolu. Mais ça ne l'est pas, pas dans mon monde. Je vais vous paraître prétentieux, mais rassurez vous, ça n'en est pas. La plupart des filles de ce bal, désiraient danser avec moi. Pourquoi ? Parce que je suis beau, c'est fait. Parce que je suis riche, ou tout du moins que mon père est riche, c'est une réalité. Et puis personne n'a envie de danser avec un jeune homme qui respecte toutes les règles. J'attire les convoitises. J'entendais alors les murmures à mon passage, les petits rires des jeunes filles quand je posais mon regard sur elles. Rien ne changerait jamais. C'est alors que Louise vient à me rencontre. Louise est une petite française, surement le meilleur parti de la ville. Pourtant, elle s'est mis en tête que c'est avec moi qu'elle se marierait. Louise est belle, je ne dis pas le contraire. Mais je n'aime pas sa façon de toujours respecter les règles. Louise a appris le livre des bonnes manières par coeur. Et malgré les nombreux essais de nos amis, elle s'obstine, c'est moi qu'elle veut. Mais elle est coincé, l'homme doit faire sa demande, et je ne la ferrais pas. « Tu t'es décidé à venir ? » me dit elle alors de sa voix enfantine. « Je n'ai pas vraiment eu le choix. » A ces mots, elle m'arracha la coupe des mains et m’entraîna sur la piste. Elle me fit alors la conversation pendant toute la durée de la valse, et je me contentais d'hocher la tête. Jusqu'à ce qu'elle prononce la phrase qui fit tout basculer: « Tu sais Vitaly, il n'y a toujours eu que toi dans mon coeur et ce depuis que nous avons l'âge de huit ans. Je sais que nous nous marierons un jour. Nous sommes fait pour être ensemble. C'est pourquoi, je veux que tu sache que je serais pure pour toi, jusqu'à notre mariage. » Pure pour moi ? Je mis quelque seconde à comprendre qu'elle voulait dire qu'elle restait vierge pour moi. Je lui attrapa la main et en vitesse je sors de la salle de bal. A la recherche d'un endroit où nous pourrions être tranquilles. Elle avait prononcé les mots magiques. C'était exactement la distraction qu'il me fallait. Le challenge de ma soirée. J'avais surement défloré la moitié de nos amies, ce soir c'était son tour. La salle à manger de sa famille ? Quoi rêver de mieux. Un sourire radieux avait naquis sur son visage. Assise sur la table, je passais mes mains sous sa longue robe de bal. Elle frissonnait, elle gigotait, elle me repoussait sans grande conviction. J'étais déjà à moitié nu, et sa robe avait glissé sur le sol de marbre. « Et si on nous voit ? » souffla-t-elle. Je souris alors. « C'est un rique. » dis je continuant. Louise avait toujours été peureuse. Si seulement elle savait dans quoi elle s'engageait. Mes mains parcouraient son corps juvénile. Elle était mal à l'aise mais je sentais qu'elle appréciait. Elle se détendait doucement, elle se mit même à pousser de petits cris. Je riais. Alors que mes coups de reins s'intensifiaient, elle hurlait presque, couverte pas la musique du bal. Je rhabillais, la laissant là, nue sur sa propre table en bois. Elle me regardait les larmes aux yeux. Elle avait compris que je lui avait pris la seule chose auquel elle tenait, et qu'il n'y aurait jamais plus rien d'intime entre nous. Je m'enfonçais dans le couloir et je l'entendis pleurer, hurle que je n'étais qu'un pauvre type désillusionné et cruel, froid et méchant.

Cette scène me reviens en mémoire aux paroles de la jeune fille. « Il n'existe pas, c'est juste un idiot comme les autres qui prétend qu'il vaut mieux qu'eux. Tu n'as jamais écouté Cendrillon, de Téléphone ? » Elle a raison, le prince charmant, l'âme soeur, et tout ces mythes, n'existent pas. Je suis assez surpris de l'entendre de sa bouche. Pas que je ne l'imaginais pas d'elle. Mais pour la première fois de ma vie, je trouve une fille qui vaut la peine que je l’écoute. « Tu as surement raison. » Je suis un peu déçu de ma propre réponse. Mais je n'ai jamais connu l'amour, et je vois dans mon entourage des tas de jeune homme qui s'apparentent au prince charmant. J'aurais surement du trouver ça triste dans la part d'une jeune fille, mais non ça me plait d'autant plus. « Cendrillon pour ses trente ans est la plus triste des mamans. Son bel amant a foutu l'camp avec la belle au bois dormant » J'ai déjà entendu la chanson une fois, et elle m'a fait rire par sa véracité. Le fait qu'elle l'utilise ici me plaisait. Mon sourire malicieux ne peut plus me quitter. C'est celui qui fait fondre toutes les demoiselles. Une part de moi a envie que ça marque sur elle. Mais seulement celle que je croise la nuit, la vraie. « Quelle garce cette belle au bois dormant. Je l'ai toujours détestais. » C'est la vérité en plus, je l'ai toujours trouvé conne, un peu comme Louise d'ailleurs. Elle plante alors son regard bleu acier dans le mien. La lune se reflète doucement dans ses yeux, et je sens tout d'un coup comme des vertige. Mais je me reprend rapidement, on ne m'aura pas si facilement. Je suis Vitaly tout de même.

« Tu m'attribuerais vraiment un de ces prénoms ? Suis-je donc si ordinaire ? » Décidément elle me plait. Ou alors, elle lus dans mes pensées, je suis pas sure de ce que je préférerait. Tout d'un coup je me sens vulnérable. Et je déteste cette sensation. « Non, mais ce sont les seuls qui me sont venus à l'esprit. Tu sais, ce sont les prénoms de mon entourage. » Je ne connais rien d'autre que le monde dans lequel je vis, celui où on doit se tenir correctement en permanence, donner à ses enfants les prénoms des grands parents, des oncles, tantes et que sais je encore. « Tu vas te décider à me le dire, ou tu veux que je trouve encore un prénom totalement à côté de la plaque ? » Elle se laisse alors tomber à mes côtés. Je remercie Morphée de ne pas être venue nous chercher. C'est vraiment bien plus sympa. Et puis je n'ai aucune envie de sombrer dans un nouveau cauchemar me rendant plus coupable du secret que je porte. Je place mes bras sous ma tête, et je fixe le ciel. La lune me semble à porté de mains et je ne vous parle même pas des étoiles. Je dois reprimer l'envie de tendre la main pour essayer dans attraper une. « Je n'étais pas supposée rencontrer quelqu'un. Sinon j'aurais mis autre chose et je me serais faite un peu plus discrète. » Je ne me suis même pas rendue compte qu'elle était en chemise de nuit. J’enlève alors mon pull et le lui donne. Parce qu'à la vue de la finesse de sa robe de chambre j'ai peur qu'elle attrape froid. Je tourne doucement la tête vers elle, admirant son profile au passage. « Pourquoi tu pleurais la dernière fois ? » Elle a de la chance, ce soir je n'ai pas envie d'être mesquin, froid ou quoi que ce soit d'autre. Elle a droit à du Vitaly tout à fait gentil, ce qui est rare. Mais là ce soir, ce serait gâcher que de me comporter comme un connard. Et puis, je ne cesse de me répéter qu'elle n'y est pour rien si je vis prisonnier de ces mensonges, de ces règles et cette école.

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C'est nul, je m'en excuse. batement
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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptySam 16 Avr 2011, 11:06



    Il sourit. « Tu as surement raison. » Enfin quelqu'un qui ne remet pas en cause mon point de vue ! Habituellement, on m'aurait dit que je ne suis qu'une idiote pour dire de telles choses, que je suis trop jeune pour comprendre la vie. Pas lui. Lui, il comprend pourquoi les princes charmants n'existent pas. Il ne me lance pas à la figure que je ne suis qu'une jeune fille désillusionnée. « Pas sûrement, j'en suis certaine. » C'est vrai, je suis sure de ce que j'avance. Sur quoi je me base ? Sur ce qu'on voit tous les jours. Sur quoi se basent les contes de fée ? Sur les rêves des gamines de sept ans. Pas trop difficile de savoir qui a raison. Je jette à un coup d'œil à mon compagnon nocturne et m'aperçois qu'il sourit toujours. J'aime ce sourire taquin et malicieux. Il n'a rien à voir avec les sourires hypocrites que j'affiche à longueur de journées. « Quelle garce cette belle au bois dormant. Je l'ai toujours détestée. » Un immense sourire se dessine sur mes lèvres. Décidément, ce jeune homme se révèle être intéressant « Oui, elle est pathétique n'est-ce pas ? Elle a l'idée d'aller toucher à un rouet et ensuite, elle attend désespérément qu'un prince vienne l'embrasser. Franchement, elle est endormie dans un château au fin fond d'une forêt pleine de ronces, qui irait se donner la peine de vérifier si la légende est vraie ? » En vrai, personne ne braverait une sorcière pour une abrutie endormie.

    « Non, mais ce sont les seuls qui me sont venus à l'esprit. Tu sais, ce sont les prénoms de mon entourage. » Je me rembrunis brusquement. Pendant une seconde, j'ai oublié qu'il ne fait pas partie de mon monde. Chez moi, personne ne s'appelle Pauline ou Marie. Et encore, j'ai un prénom des plus compliqués pour une roturière. « Tu vas te décider à me le dire, ou tu veux que je trouve encore un prénom totalement à côté de la plaque ? » Oh non, je n'y tiens pas. Pas du tout même. Cela ne ferait que renforcer davantage le fossé qui s'est créé entre nous. Je doute que j'ai le prénom d'une des filles de son entourage. « Orphée-Capucine. » Ma voix est lasse et nettement plus triste. Ai-je vraiment pu croire que je pouvais lui plaire ? Que je pourrais être différente des autres ? Je ne sais pas qui il est mais je sais ce qu'il est. Un noble. Un aristocrate. Et je sais ce que je suis. N'ai-je donc rien appris ? Comment ai-je pu oublier Cendrillon ? Dans la réalité, les roturiers ne finissent pas avec les aristocrates, c'est bien connu. Surtout quand ceux-ci sont des coureurs de jupons. Une minute, depuis quand est-ce que je m'imagine que je pourrais être avec lui ? Je ne suis pas le genre de filles qui tombent follement amoureuse du premier garçon venu qui s'intéresse un tant soit peu à elle. Je ne me serais pas crue aussi prévisible. Je me suis toujours considérée comme hors du lot, je pensais mes réactions surprenantes. A croire que j'avais tort.

    Il semble réaliser que je porte une chemise de nuit, ôte son pull et me le tend. Je me fige, hésitante. Est-ce que je dois vraiment le prendre ? « Merci mais je pensais que tu avais compris que je n'ai pas besoin de prince charmant. » Malgré tout, je l'enfile. C'est vrai qu'il fait fait un peu froid maintenant que j'y pense. Il se tourne vers moi et je sens son regard me détailler doucement. « Pourquoi tu pleurais la dernière fois ? » Je me redresse brusquement, comme si je venais d'être piquée par un insecte quelconque. Il n'est pas méchant, en réalité, c'est plutôt gentil de sa part de me poser une telle question mais je ne peux l'accepter. Je ne peux pas lui dévoiler mes sentiments. J'aimerais le faire, vraiment. J'aimerais lui dire à quel point je suis lasse de cette vie, à quel point je me sens vide, à quel point j'ai envie de partir sans un regard en arrière. Mais je ne peux pas. Je me connais, je sais comment je fonctionne. Je sais que si je m'ouvre, je finirais par fuir, parce que je ne peux pas supporter d'exposer ma fragilité. C'est ce que j'ai toujours fait.

    J'ouvre les yeux. La veille, j'avais l'esprit embrumé par l'alcool mais aujourd'hui tout est clair. Je n'ai rien oublié de la soirée d'hier, je me souviens de tout. A côté de moi, Perry dort paisiblement. J'admire sa sérénité, cette sérénité qui lui va si bien. Ses cheveux blonds ébouriffés lui donnent l'air d'un ange. Je me souviens que je suis arrivée chez lui complètement saoule. Je me souviens que je me suis, en quelque sorte, jetée sur lui. Mais je sais aussi que lui était parfaitement sobre. Ce que j'aime chez Perry, c'est cette pureté hors de l'ordinaire. Il est incapable de faire quoi que ce soit de mal ou même d'y penser. Quand je l'ai embrassé, il m'a repoussée. Beaucoup en aurait profité. Pas lui. Je sais que ça ne lui est même pas venu à l'esprit. Pas seulement à cause de son innocence. Aussi parce qu'il m'aime. C'est lui qui me l'a dit, qu'il était amoureux de moi. Il me l'a révélé hier parce qu'il pensait que je ne m'en souviendrais plus le lendemain. Mais je me souviens de tout. Et je sais que les apparences sont trompeuses. Je n'ai pas couché avec lui. J'étais assez saoule pour le faire. Il était trop sobre pour l'accepter. A la place, je me suis écroulée en larmes dans ses bras. Je lui ai tout déballé. Mon mal-être, mon incapacité à faire face aux difficultés, ma haine de mon comportement hypocrite et de mes hésitations, mon impression de n'avoir personne. Il a tout écouté. Il m'a réconforté, il a pris soin de moi. Mais il ne sera pas récompenser pour ce qu'il a fait. Il n'aurait pas dû savoir tout ça. Maintenant, je suis vulnérable. Je dépose un baiser furtif sur ses lèvres et m'échappe. Je sais que c'est la dernière fois que je le vois. Je sais combien il se sentira trahi quand il se réveillera. Je sais combien il souffrira de mon absence. Je le sais mais je pars quand même.

    Je reviens brusquement à la réalité. « Cela ne te concerne pas ! » je m'exclame, sur la défensive. A ce moment-là, je le déteste. Je le déteste pour me rappeler qu'il a été témoin de mes faiblesses. Je suis comme ça, dès qu'on s'approche trop de la véritable Orphée, je m'éloigne et je m'efforce de me montrer distante. Je me lève, prête à partir. Une partie de moi se sent coupable d'avoir pensé à l'abandonner ainsi, comme je l'ai déjà fait la dernière fois. L'autre me crie de fuir sans me retourner, de ne pas me laisser piéger par son sourire. Mais les deux espèrent le voir me retenir.



mais non c'est pas nul. en tout cas, moi j'aime notre sujet I love you
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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptySam 16 Avr 2011, 15:18

« Pas sûrement, j'en suis certaine. » Je souris en l'écoutant. Je me sentais bien ce soir et j'aimais sa façon de penser. Bien sur j'aurais pu lui dire qu'elle ne connaissait rien à la vie, et qu'elle ne pouvait savoir. Mais je n'en savais pas plus qu'elle. Et malgré tout, j'avais cette intime conviction qu'il n'y avait pas de prince charmant. Il n'y a que des hommes qui font semblant, certains mieux que d'autres. Je pense qu'on trouve quelqu'un qui nous correspond mais qu'en aucun il s'agit du prince charmant. Et puis, c'est quoi au juste le prince charmant ? Ce n'est qu'un personnage de contes. Ce n'est qu'un mec de plus qui illustre l'idéal masculin éveillant l'héroïne à l'amour, à l'âge adulte, et à la sexualité. En fait je suis le prince charmant. Je souris à cette pensée. « Bien, alors disons que tu as raison. » dis-je alors, plongeant mon regard dans le sien. Plus j'y pense plus je me demande ce que j'attend pour l'embrasser. Mais il y a quelque chose qui me retient. « Oui, elle est pathétique n'est-ce pas ? Elle a l'idée d'aller toucher à un rouet et ensuite, elle attend désespérément qu'un prince vienne l'embrasser. Franchement, elle est endormie dans un château au fin fond d'une forêt pleine de ronces, qui irait se donner la peine de vérifier si la légende est vraie ? » J'essaie de m'imaginer la scène, est ce que j'irais sauver une demoiselle en détresse ? Braver un dragon, des ronces, une sorcière immonde, risquer d'être transformé en grenouille. La réponse est non, je n'irais pas. Je n'irais pas et je pense que personne d'autre n'irait. « Elle est pire que pathétique. On est d'accord, personne n'irait risquer sa vie pour une pauvre fille qui s'est piquée. Et puis, imagine qu'elle soit l'aide ? Tu sais ce que je crois, je crois que ces contes ont été inventé pour rendre la réalité moins dure. Parce que celui qui a écrit devait vivre dans une solitude profonde ou une histoire d'amour délicate. Un truc dans le genre, un pauvre type quoi. » C'est réellement ce que je pense. Mais je me garde bien de lui dire que je pense aussi que ces contes ont été inventé pour que l'attente de la mort soit moins dure et pour donner un sens à la vie.

J'ai l'impression que quelque chose à changé en l'espace de quelques secondes. J'ai l'impression qu'elle s'est refroidi. Est ce que j'ai dit quelque chose de mal ? Est ce que j'ai fait quelque chose qui ne lui a pas plus. Je comprend pas très bien ce qu'il se passe. « Orphée-Capucine. » Elle le dit d'un ton las, presque triste. Je ne comprend pas vraiment pourquoi. Moi j'aime bien. Et puis c'est beaucoup plus original que toutes les poufs qui ont grandit avec moi. Ca lui donne un petit côté original, en plus j'ai toujours aimé la mythologie. D'autant plus qu'Orphée était le fil de la muse de la poésie épique et de l'éloquence. Je trouve que ça lui va bien. « Tu ne l'aime pas ? » demandais-je le plus simplement du monde. Ce qui me plait le plus dans ce prénom, c'est que ce n'est pas mon père qui aurait pu appeler son enfant comme tel. Chez lui, les prénoms doivent avoir un sens, une histoire au sein de la famille. Ils doivent traduire un passé. Pourquoi je m'appelle Vitaly ? Pour la simple est bonne raison, que tous les hommes chez les Volkov s'appellent Vitaly et ce depuis que notre famille existe, enfin à ce qu'il parait. Alors, il est clair que niveau originalité, on fait mieux. D'ailleurs, je me demande comment s'appelle son fils. S'il s'appelle Vitaly, même en deuxième prénom, je jure que j'irais de nouveau frapper mon père. Mais cette fois, je lui donnerais plus qu'un simple coup de point. Je me demande à quoi elle pense et pour quelles raisons, elle se trouve dehors si tard le soir. Je sais que j'ai cours demain et que le réveil sera difficile, à moins que je ne me couche pas. Mais j'ai tellement fait de voyage chez le proviseur que je ne suis plus à ça prés. Et puis, je suis en bonne compagnie alors je n'ai pas de raison de me soucier de tout ça.

Orphée semble hésiter à prendre mon pull. « Merci mais je pensais que tu avais compris que je n'ai pas besoin de prince charmant. » Je souris à cette phrase, d'autant qu'elle l'enfile tout de même. « Je ne suis pas le prince charmant. » Si elle pouvait s'imaginer à qu'elle ce que je dis est vrai. Elle se redresse brusquement, et je sens que je n'aurais pas du poser cette question. Je ne me souviens plus parfaitement de notre discussion de cette nuit là, mais je me souviens avoir vue cette larmes. Et je me souviens que j'avais aimé sa répartie. Je me demande si elle a pensé à moi depuis qu'on s'est rencontré. Moi je pense à elle parfois, sans vraiment m'en rendre compte, sans vraiment le faire exprès, elle apparaît juste dans mes pensées, et elle en repars presque aussi tôt. Je sens que son esprit est ailleurs. Je reporte mon attention sur les étoiles. Quand j'étais petit, j'avais étudié les constellations, juste pour faire plaisir à mon père, c'était l'époque où je pensais encore qu'on pourrait un jour être proche, comme un père et son fils peuvent l'être, mais je me trompais. Avec mon père, une telle relation n'était pas possible. Je me mets donc à la recherche de la Grande Ourse, la plus grande constellation du ciel. Mais Orphée me tire de mes recherches. « Cela ne te concerne pas ! » s'exclame-t-elle alors. Bien, je ne pensais pas que ça la mettrait dans un tel état. Elle se lève, et je me retourve là, allongé dans l'herbe sans vraiment savoir quoi faire et surpris. Dois-je lui dire de ne pas partir, j'ai envie qu'elle reste encore avec moi. Je me redresse alors, je la regarde. Je n'avais pas remarqué que sa chemise de nuit était si transparente. J'aperçois son corps sous le tissue. Je n'aime pas sa réaction, fuir est bien trop facile. Il est clair qu'affronter la réalité est une chose bien plus cocasse. Je me lève alors et plante mon regard dans le sien. « Si tu veux partir, je ne te retiendrais pas » dis-je simplement froidement. A peine ai-je prononcé ma phrase que je la regrette, mais ce qui est fait et fait.
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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptySam 16 Avr 2011, 16:45



    Il a le sourire aux lèvres et me regarde rêveusement, comme s'il m'écoutait tout en étant perdu dans ses pensées. « Bien, alors disons que tu as raison. » Ses yeux noirs sont plongés dans les miens. J'ai l'impression d'être une proue incapable de se soustraire à la contemplation de son tortionnaire. Je sais qu'il est probablement ma perte mais je ne peux me détacher de lui. « Elle est pire que pathétique. On est d'accord, personne n'irait risquer sa vie pour une pauvre fille qui s'est piquée. Et puis, imagine qu'elle soit laide ? Tu sais ce que je crois, je crois que ces contes ont été inventés pour rendre la réalité moins dure. Parce que celui qui a écrit devait vivre dans une solitude profonde ou une histoire d'amour délicate. Un truc dans le genre, un pauvre type quoi. » « Je pencherais plutôt pour la solitude. Aucune histoire d'amour ne peut avoir la valeur de celle que raconte les contes. Le pauvre gars avait tellement peu de vie sociale qu'il préférait s'inventer des histoires où il était le prince, où il finissait avec la jolie princesse et où ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. » Peut-être a-t-il fini par devenir fou ou schizo, ou bien les deux. Peut-être a-t-il fini par vivre dans son monde artificiel plutôt que dans la réalité. Dans un sens, je le comprends. Pourquoi supporter le pire quand on peut avoir le mieux ? Même si ce mieux n'existe que dans un monde artificiel. « Mais je crois qu'il s'est planté, tu sais. Je veux dire, au final, les contes ne rendent pas la réalité moins dure. C'est l'inverse. Depuis l'enfance, on nous fait croire que tout ira bien, qu'on trouvera de gentilles personnes pour nous aimer et de beaux princes pour nous marier mais c'est faux. Au final, on est seuls. » Je sais que je dois paraître un peu trop dramatique et pessimiste mais c'est ma vision des choses et ce soir, je n'ai pas la force de prétendre être quelqu'un d'autre.

    Il ne s'étonne pas de mon prénom. Un point pour lui. Je déteste voir les gens rire ou me regarder avec de grands yeux quand ils apprennent mon prénom. Certains me demandent qu'est-que c'est que cette chose étrange d'Orphée -ceux-là devraient revoir leurs références mythologiques- d'autres rient en disant que mes parents devaient être soit saouls soit incultes pour me donner un prénom de garçon. Mais lui, lui il fait comme si ça lui plaisait. « Tu ne l'aimes pas ? » Je me montre hésitante pour la bonne raison que je ne sais pas quoi lui répondre. « Non, ce n'est pas ça. C'est juste que... je ne sais pas, c'est plutôt bizarre comme prénom pour une fille aussi ordinaire que moi. » J'esquisse un faible sourire, le genre de sourire désolé que j'ai quand quelque chose contrarie quelqu'un. Finalement, je crois qu'au fond, j'aime bien ce prénom. « Je te signale en passant que tu as voulu que je te donne mon nom mais tu ne m'as même pas révélé le tien. Ce n'est pas juste. Tu sais qui je suis alors que je n'ai pas la moindre idée de ton identité. » Ce n'est pas totalement vrai. Je ne sais pas qui il est mais je sais au moins que je dois chercher parmi les nobles, tout comme il sait que je ne fais pas partie de l'aristocratie. Mais étonnamment, je m'en fiche. C'est vrai, même étant petite, je n'ai jamais été une de ces enfants qui rêvent d'être une princesse. Jamais.

    Il sourit en me regardant enfiler son pull, contredisant ainsi mes propres paroles. « Je ne suis pas le prince charmant. » Un petit rire s'échappe de ma bouche. Étrangement j'aime ce rire. Il n'a rien à voir avec mon rire nerveux et désabusé habituel. Bien sur qu'il n'est pas le prince charmant. S'il l'était, je me sentirais en sécurité près de lui et c'est tout sauf le cas. D'accord, je me sens bien avec lui mais pas en sécurité, vraiment pas. C'est parce que je sais que si je le laisse un peu trop approcher, il pourrait réussir à pénétrer ma carapace et à atteindre mon cœur. Et je ne veux pas être amoureuse, jamais. Je ne sais pas grand-chose de l'amour mais je suis au moins certaine d'une chose : l'amour c'est être vulnérable, l'amour c'est s'exposer. Et je ne suis pas prête à ça. « Ah, quel dommage. Et moi qui imaginais que j'avais enfin trouvé l'homme parfait avec qui je pourrais me marier, vivre heureuse et avoir plein d'enfants ! » j'ironise. Généralement, je fais de l'ironie pour me moquer des gens mais pour une fois, c'est simplement une forme d'humour.

    Il me regarde me lever, indifférent. Quand il parle, sa voix est froide, distante. « Si tu veux partir, je ne te retiendrais pas » Pourquoi est-ce que j'éprouve si soudainement ce petit pincement au cœur ? Je baisse un instant les yeux. Malgré toute ma détermination, je ne peux pas me résoudre à l'abandonner. Quand je relève la tête et que je croise son regard, mes yeux pétillent et un sourire amusé est apparu sur mes lèvres. « Qui te dit que je veux partir ? » D'accord, c'est un gros mensonge puisque c'est précisément ce que j'avais l'intention de faire mais ça, il ne peut pas le savoir. Enfin, je n'espère pas. Il ne peut pas non plus savoir que ses paroles m'ont blessée, que j'aurais aimé qu'il me dise de rester, je suis trop douée quand il s'agit de cacher ses sentiments pour ça. J'avance de quelques pas, me retourne vers lui, un sourire rieur aux lèvres. Puis j'entre dans l'eau fraiche de l'étang. L'eau est un peu froide mais sa fraicheur ne me dérange pas. Je lève la tête vers la lune, le sourire aux lèvres. Le bas de ma chemise de nuit est mouillé mais je m'en fiche. J'ai bien trop envie de me baigner pour renoncer ce soir. Je me tourne vers lui, un petit sourire aux lèvres, dans mes yeux brillent une lueur de défi. Alors, tu viens ? qu'ils semblent dire.


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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptyMer 20 Avr 2011, 13:37

Voilà trois ans que je suis comme prisonnier de cette école. Prisonnier de cette tour d'ivoire, de toute cette discipline et l'impression que personne ne me comprend. Je vis avec la culpabilité d'être né une petite cuillère en or dans la bouche mais aussi la tistesse d'avoir mon père comme père. Est-ce que j'aurais préféré naitre sans le sou, non, je n'ai manqué de rien et surtout pas d'amour. Mais voilà près de trois ans que je suis entouré de tout ce que je déteste. Mon père m'a envoyé dans cet internat peu de temps après que je l'ai frappé et que j'ai découvert ce secret qu'il s'était donné tant de mal à cacher. Je me demande si m'envoyer ici est plus pour me remettre dans le droit chemin comme il aime le dire, ou plus pour que j'évite de tout dévoiler à ma mère. Quoi qu'il en soit je me retrouve coincé ici. Je n'aime pas toute cette discipline, tout ce frique mis en évidence, je n'aime pas tout ces cours inutiles. La vie ne s'apprend pas dans les livres. Je le sais depuis que je suis tout petit, depuis que ma mère et moi prenions le temps à chacun de nos voyages de découvrir le monde qui nous entoure, de visiter les musées, voir du monde, parler aux gens, la vrais vies n'est pas dans les livres, ni dans les soirées mondaines. Mon père ne comprend pas notre gout pour les voyages, mais il ne comprend rien. Il ne comprend pas non plus mes rêves d'ailleurs, de grandeur, d'espace et de liberté. Depuis l'âge de dix ans, je sais qu'un jour je ferais le tour du monde en voilier. Et seulement là, je saurais ce qu'est la vie, la vraie. Je ne vois pas l’intérêt d'apprendre les bonnes manières, de me comporter comme je le devrais. Qui a dit comment on devait se comporter ? Qui a ce pouvoir ? Personne. Les yeux plongés dans ceux de Capucine, je savais qu'elle comprenais. Elle n'avait peut être pas les mêmes idées que moi, mais elle aussi sa vie, que le sens de la vie ne résidait pas dans les bonnes manières, l'hypocrisie, et le reste. Si quelqu'un était passé par là et nous avait entendu, alors il n'aurait pas compris, pire il aurait surement trouvé notre discussion vide de sens et atroce. Mais ce n'est que la triste réalité. Ce n'est que la pensée de deux âmes un peu trop lucides. « Je pencherais plutôt pour la solitude. Aucune histoire d'amour ne peut avoir la valeur de celle que raconte les contes. Le pauvre gars avait tellement peu de vie sociale qu'il préférait s'inventer des histoires où il était le prince, où il finissait avec la jolie princesse et où ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. » Je souris comme pour acquiescer sa remarque. La vie était drôlement mal faite. « Mais je crois qu'il s'est planté, tu sais. Je veux dire, au final, les contes ne rendent pas la réalité moins dure. C'est l'inverse. Depuis l'enfance, on nous fait croire que tout ira bien, qu'on trouvera de gentilles personnes pour nous aimer et de beaux princes pour nous marier mais c'est faux. Au final, on est seuls. » Entendre ces derniers mots de sa bouche me fait l'effet d'un électrochoc. Elle venait de traduire ma pensée mieux que je n'aurais pu le faire. Je détourne alors les yeux vers le lac endormi et je sens les larmes me monter aux yeux. Depuis ma naissance j'étais seul. Et pour une fois, j'avais l'impression de ne plus l'être. Depuis tout ce temps, j'étais passé maître dans l'art du mensonge et la divulgation, mais là je ne pouvais parler.

Son prénom est un nom d'homme et je le sais pertinemment. Pourtant, je trouve qu'il lui va bien, il la rend spéciale, unique. Je m'imagine alors lui murmurer à l'oreille. Je souris à cette pensée. Je crois bien que c'est la première fois que je m'imagine de cette manière avec une fille. En temps normal je suis plutôt froid, distant et bestial. Avec Orphée, j'ai presque envie d'être romantique. Cette pensée me donne des frissons. Depuis quand je pense à elle comme ça ? « Non, ce n'est pas ça. C'est juste que... je ne sais pas, c'est plutôt bizarre comme prénom pour une fille aussi ordinaire que moi. » Je lui jette alors un de ces regards malicieux dont j'ai le secret. Comme si elle était ordinaire. Je crois qu'elle ne se rend pas compte à qu'elle point elle ne l'est pas. Elle n'a pas vu ce qu'est la banalité, l'ordinaire, comme elle le dit. Mais moi je sais, je les vois les filles ordinaires, je les vois tout le temps. Elles sont insipides, sans caractère, sans avis, elles ne font que suivre les règles, la mode, elles suivent comme de vulgaires bêtes ce qu'on leur dit de faire. Au fond, je les plains, parce qu'elles ne se rendent même pas compte qu'elles se couvrent de ridicule. «Orphée, je pense que tu es tout sauf ordinaire. Et je pense aussi que tu devrais être fière d'un tel prénom, ce n'est pas le prénom de n'importe qui, c'est le tient et il définit ce que tu es. Tes parents ne l'ont pas choisi pas hasard, ils ne voulaient surement pas te causer de tord, ils l'ont choisi parce qu'ils t'aimaient. » Je sais que c'est facile à dire, mais je sais aussi que j'ai raison, et elle le sait tout aussi bien que moi. « Je te signale en passant que tu as voulu que je te donne mon nom mais tu ne m'as même pas révélé le tien. Ce n'est pas juste. Tu sais qui je suis alors que je n'ai pas la moindre idée de ton identité. » Elle a raison, je sais plus de chose sur elle qu'elle n'en sait sur moi. A cette pensée, je me sens avantagé, confiant, presque vainqueur. Pourtant, nous ne sommes en rien dans une compétition ou autre. « Bien alors, recommençons tout du début. » dis-je en tendant la main. « Je m'appelle Vitaly Aleksandr Volkov, je suis en troisième année, je suis russe et ravi de te rencontrer. » Je souris d'un sourire plus malicieux que jamais.

J'entend alors un petit rire sortir de sa bouche, alors que je lui dit que je ne suis pas le prince charmant. Je ne sais pas trop comme je dois le prendre, mais je décide de le prendre avec le sourire. Pourtant, son rire n'a pas l'air d'être méchant, gêné ou autre, il semble spontané et je l’apprécie. Je joue alors avec l'herbe, j'ai perdu toutes notions de l'heure, je ne sais pas combien de temps s'est écoulé depuis que je suis arrivé, depuis combien de temps parlons nous. La voix d'Orphée me tire de cette pensée, la vérité c'est que je me fiche du temps que cela fait. « Ah, quel dommage. Et moi qui imaginais que j'avais enfin trouvé l'homme parfait avec qui je pourrais me marier, vivre heureuse et avoir plein d'enfants ! » Je ris alors de bon coeur à son ton ironique. Et je me rend compte à quel point cela me fait du bien de parler à une fille qui ne soit pas une potiche, qui n'est pas envie de se marier avec moi juste pour les convenances, et qui ne soit pas aussi creuse et plate que toutes les autres. Orphée a du caractère et du répondant. Je sens qu'avec elle je peux être moi même, et qu'elle comprend mon humour, aussi noir soit il.

Pourtant, je suis presque en colère quand elle se lève. Je m'en veux de la regarder et de lui parler de manière si froide, mais c'est plus fort que moi. Elle baisse les yeux, et j'ai tout d'un coup l'impression d'être un monstre devant une petite fille. Je me rend compte de ma stupidité. Si elle décidait de partir, je me retrouverais comme un idiot, et je n'aurais que ce que je mérite. Pourtant quand elle relève la tête, je vois se dessiner sur son visage un sourire malicieux. « Qui te dit que je veux partir ? » Je me détend alors. Ma colère s'en va aussi vite qu'elle était apparue. Je m'autorise même à sourire. Je me dis qu'elle a fait le bon choix, même si je sais très bien qu'elle en avait l'intention. Je la regarde s'avancer, elle se retourne vers moi, les yeux joueurs, et un sourire comme figé sur son visage. Cette vision me plait. C'est comme si je ne pouvais plus détacher mon regard, je ne vois plus ce qui nous entoure, je ne vois plus qu'Orphée. Je la regarde entrer dans l'étang. Je me rend compte que voilà près de trois ans que je suis ici et je n'ai même pas eu l'idée de venir me baigner la nuit. Je souris à cette pensée tout en la regardant. Je peux lire dans ses yeux cet air de défi. Elle m'a eu par les sentiments. Je ne peux pas me défiler. J’enlève alors mon t-shirt gris que j'avais mis pour dormir. En temps normal je dors en caleçon, mais ce soir j'avais eu froid. Je me dis que j'ai bien fait, ca me permet de faire un petit effet. Je me trouve ridicule, mais je continue de sourire parce que je trouve que la soirée prend une tournure sympathique. Je plonge alors dans l'eau et je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit si froide. Mais maintenant que j'y suis cela ne ma pose plus trop de problème. Je fais alors quelques brasses sous l'eau. Puis je sors la tête, secouant ma tête pour me débarrasser du surplus d'eau. La lune et les étoiles se reflètes dans l'eau, et c'est d'ailleurs la seule lumière qui nous éclaire. Je me surprend à trouver tout ceci très romantique. Je m'approche un peu plus d'Orphée. Je crois que nous n'avons jamais été aussi près, je sens presque son souffle sur mon corps. Je plonge mon regard dans le sien, et je souris, d'un sourire franc et doux. J'aimerais tellement savoir ce qu'il y a dans ta tête Orphée.
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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptyMer 20 Avr 2011, 19:10



    Il détourne les yeux vers le lac, comme s'il voulait éviter de croiser mon regard. Mais pourquoi ? Pendant un instant, j'ai peur d'avoir dit quelque chose qu'il ne fallait pas ou de l'avoir fait fuir avec mon pessimisme habituel. J'ai vraiment peur qu'il ne décide finalement que je n'en vaux pas la peine et qu'il me laisse là, seule et désemparée. Pourtant il me détrompe vite en reportant ses yeux sur moi et en me souriant. Son regard est malicieux. « Orphée, je pense que tu es tout sauf ordinaire. Et je pense aussi que tu devrais être fière d'un tel prénom, ce n'est pas le prénom de n'importe qui, c'est le tien et il définit ce que tu es. Tes parents ne l'ont pas choisi pas hasard, ils ne voulaient surement pas te causer de tort, ils l'ont choisi parce qu'ils t'aimaient. » Pourquoi est-il si gentil avec moi ? Il est si loin de l'idée que sa réputation m'avait donnée de lui. J'avais de lui, l'image d'un séducteur. Mais ce n'est pas ce qu'il semble être. A moins que tout ça ne soit qu'une mascarade ? Je sais que je réfléchis trop, qu'il faut que je fasse davantage confiance aux personnes qui m'entourent, que je sois moins suspicieuse. Mais je n'y arrive pas. Je sais que je suis pessimiste, que je vois toujours le mal partout, que j'ai peur de prendre le risque de me rendre vulnérable en les laissant accéder à mes sentiments. Je ne peux pas m'empêcher de l'interroger. « Tu es sincère quand tu dis que tu me penses peu ordinaire ou c'est juste une méthode habituelle de séduction ? » J'ai besoin de savoir, j'ai besoin de protéger mon cœur.

    Il semble réaliser la véracité de mes paroles quand je lui rappelle que je ne connais pas son nom et entreprend immédiatement de corriger cette erreur. « Bien alors, recommençons tout du début. Je m'appelle Vitaly Aleksandr Volkov, je suis en troisième année, je suis russe et ravi de te rencontrer. » Il me tend la main, un sourire malicieux sur les lèvres. Dieu que j'aime ce sourire. Je serre doucement sa main, car c'est ce qu'il attend. Je voudrais laisser ma main dans la sienne toujours, ne jamais la retirer, mais je suis forcée de le faire. Je ne suis pas une de ces filles entreprenantes qui doivent faire sensation avec lui. Vitaly, alors. Il est plus vieux que moi. Ça ne m'étonne pas, c'est comme si je l'avais toujours su. Je connais relativement bien les premières années, je l'aurais reconnu s'il en avait été un. Mais quelque chose dans son apparence assurée me disait qu'il était plus âgé. Il doit avoir vingt ou vingt-et-un an. Je n'en ai que dix-sept. Quelle chance ai-je avec lui ? « Tu m'offres un portrait détaillé, dis-donc. » Effectivement, je ne lui demandais que son nom et je connais à présent son année, sa nationalité et même son deuxième prénom. Ce n'est pas pour me déplaire. « Je pourrais faire la même chose mais tu dois te douter que je n'ai rien d'extraordinaire à raconter. » Je baisse un instant les yeux, reprends mon souffle. « Tu as dû supposer que je suis en première année, bravo, c'est le cas. Je vis à Rosewood depuis toujours. » A ces mots, je réalise combien je suis pathétique. Je suis la fille qui n'est jamais partie de chez elle, la fille qui rêve d'évasion et qui n'a pourtant jamais connu autre chose que sa petite ville d'origine. Je sais que c'est ridicule de me prendre la tête pour ça mais je ne peux pas m'en empêcher. Je ne veux pas être cette fille. Je voudrais être celle à qui il suffit de claquer des doigts pour se retrouver à l'autre bout du monde. Je voudrais pouvoir voyager et voir tout ce qu'il y a à voir. Visiter les Etats-Unis, admirer les ruines mayas, voir une aurore boréale, observer une mer turquoise, apprécier le chant du loup des pays d'Europe de l'est, sentir la neige de Saint-Pétersbourg, affronter le vent de de Camargue. Je voudrais partir d'ici, tout simplement. Mais je ne peux pas. Manque de moyens, manque de volonté. Et je sais que ça ne me rend que plus pathétique encore.

    Vitaly saisit mon invitation silencieuse sans mal. Il ôte son tee-shirt sous mes yeux embarrassés. Je ne peux m'empêcher de l'admirer un moment avant de détourner les yeux, honteuse de m'être laissée aller à tant de familiarité. Ça ne me ressemble pas. Pourquoi est-ce que je change autant quand je suis avec lui ? J'ai l'impression qu'il parvient à pénétrer ma carapace sans le moindre effort, qu'il lui suffit de me sourire pour que je m'ouvre un peu plus. Pourquoi suis-je encore ici ? Je suis une petite fille parfaite, je devrais être en train de dormir dans mon lit à l'heure qu'il est, comme toute petite fille modèle. Mais qu'est-ce que je fais là ? En réalité, je n'ai même pas besoin de me poser la question, la réponse saute aux yeux. Je suis descendue pour m'échapper de cette prison de verre qu'est Wuthering Heights. Et si j'y reste, ce n'est pas uniquement à cause de la beauté du paysage ou de la sensation de l'eau fraiche sur mon corps. C'est à cause de Vitaly que je suis toujours là. Vitaly qui est entré dans l'eau et qui s'est mis à nager pour se réchauffer après avoir paru surpris de la froideur de l'étang. Il secoue sa tête comme l'aurait fait un chien cherchant à sécher ses poils et je me surprends à rire. Le naturel et la spontanéité de la façon dont il se comporte avec moi me fait sourire. Il ne se retranche pas derrière une fausse personnalité, lui. Peut-être que je devrais lui ressembler un peu plus. Je voudrais vivre sans avoir peur de vraiment vivre. Vivre plutôt que survivre. Pourquoi suis-je si craintive, si indécise ? Pourquoi suis-je incapable de prendre ma vie en main, de tout envoyer balader et de partir ? Partir pour vivre, partir pour exister, partir pour faire mieux que survivre. Étrangement, j'ai la certitude que je n'ai pas vraiment besoin de quitter le pensionnat pour me sentir vivante. Qu'il suffit que je rencontre la bonne personne. Mais n'est-ce pas un sentiment complètement surjoué que l'amour ? Les mensonges des contes de fée m'ont au moins appris une chose : si les princes charmants n'existent pas, c'est parce que l'amour est un sentiment inconstant qui ne dure pas. L'amour, ce n'est pas assez. Il ne suffit pas de s'aimer pour triompher de tous les obstacles. Car l'amour repose sur un fragile équilibre qui menace de se rompre à chaque instant. Il suffit d'une erreur pour le disloquer. Et alors, il est trop tard. On ne peut pas effacer ses erreurs, on ne peut pas revenir en arrière, j'en suis parfaitement consciente. Comment pourrais-je placer le moindre de mes espoirs dans un sentiment si facile à anéantir ? Une fois qu'il est brisé, il ne reste que la tristesse et la haine. Qui vaudrait-il la peine qu'on prenne un tel risque pour lui ? Vitaly ? Ce dernier se rapproche de moi. Nos corps se touchent presque. J'ai juste à avancer ma main de quelques centimètres et elle rencontrera la sienne. Ses lèvres sont à ma portée. Je ne sais peut-être pas ce qu'il pense réellement de tout ça mais je suis certaine qu'il ne se reculera pas si je l'embrasse. Que ce soit par pur intérêt ou par sentiments. Ses yeux ne quittent plus les miens. J'aime son sourire doux. Et si c'était le moment ? Le moment de vivre vraiment ? Le moment de laisser tomber toutes mes hésitations ? Le moment de prendre mon courage à deux mains ? « Vitaly ? » je l'interpelle d'une voix faible, « Qu'est-ce qu'on est en train de faire ? » J'espère qu'il ne perçoit pas l'hésitation qui suinte de mes propos. J'espère qu'il ne me répondra pas qu'on s'amuse seulement. Mais en vérité, je suis incapable de dire ce que je voudrais l'entendre révéler. Comment réagirai-je s'il me dit qu'il est sincère ? Je comprends que j'ai eu tort. J'ai tort depuis le début. Je n'aurais jamais dû venir, j'aurais dû partir comme je le voulais quand j'en ai eu l'occasion. Car ma carapace est en train de s'étioler. Et bientôt je serai vulnérable. Malgré cette pensée, je ne parviens même pas à m'éloigner de lui, à me défaire de son emprise. Je suis prisonnière dans sa toile.


j'ai vraiment adoré ta réponse I love you
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cry me a river ♔ ORPHÉE  Vide
MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptyMer 20 Avr 2011, 21:17

    Je n'arrive pas à reconnaître la jeune fille que j'avais rencontré ce soir là sur le balcon. Celle qui est devant moi, et bien différente, elle ne se cache pas autant. Quand j'avais parlé avec elle la dernière fois, j'avais vu qu'elle ressemblait à toutes les filles que je déteste. Ces mêmes filles qui rentrent dans le moule, qui respectent les règles et les convenances. J'avais vu sa façon de se tenir, cette façon de me répondre, dans la retenue. Ce soir, je ne retrouve pas cette fille là, ou très peu. Elle semble plus sincère, presque libre de ce qu'elle dit. Cette pensée m’obsède, j'aimerais savoir qui elle est réellement. Est elle cette fille si triste, ou celle que je vois ce soir, celle qui se fiche d'être en chemise de nuit devant un homme. Si seulement je pouvais ne serait ce que faire exploser la jolie blondinette qui est à l'intérieur et qui ne demande qu'à sortir. Celle qui sort en pleine nuit pour prendre l'air. Je ne comprend ce que ça lui apporte de jouer ce numéro, de prétendre être ce qu'elle n'est pas. Elle me fait pensée à mon père quand elle joue les petites filles modèle. Tout n'est qu’hypocrisie et mensonges et je ne le supporte pas. Pourtant ce soir, elle incarne le genre de fille sur qui je pourrais réellement craquer, LA vraie fille, celle qui ne fait pas semblant, celle qui cherche un sens à sa vie, et qui le cherche ailleurs que dans les livres. Je pourrais tomber amoureux de cette fille là. Cette pensée me donne des frissons, j'en ris intérieurement, Vitaly Volkov, tomber amoureux ? Mieux vaut en rire qu'en pleurer. La voix tendre D'orphée me tire de mes pensées. « Tu es sincère quand tu dis que tu me penses peu ordinaire ou c'est juste une méthode habituelle de séduction ? » Je souris amusé par sa remarque. Je suis tout ce qu'il y a de plus sincére, je ne la trouve pas banale ou ordinaire, sauf quand elle fait comme toutes les autres. Mais ai-je le droit de lui dire ? Je vois qu'elle connais un peu ma réputation, lui dire que je suis sincère ruinerait tout. Mais lui dire le contraire pourrait être pire. Mais ce serait mentir que de lui dire que c'est une méthode de séduction, parce que je ne séduis pas de la sorte en temps normal. « Un peu des deux. » dis-je simplement sur un ton distant et amusé. Là, ce n'est qu'un semi-mensonge. Quoi qu'en y réfléchissant bien, ce n'est pas vraiment un mensonge.

    Elle serre alors doucement ma main. J'hésite à retirer la mienne, j'aime la sensation de sa main si douce dans la mienne, et si petite. Je chasse cette pensée de ma tête et retire doucement ma main de la sienne. Je souris une fois de plus à sa remarque. C'est comme ça que j'ai l'habitude de me présenter, c'est comme ça qu'on a la coutume de m'introduire. Je me sens tout d'un coup un peu idiot. Elle baisse alors les yeux. Pourquoi croit-elle qu'elle n'a rien à raconter ? Cette manie de se trouver ordinaire m'agace, j'aimerais lui prouver qu'elle ne l'ai pas et qu'elle aussi à pleins de choses à raconter, mais je ne sais pas comment faire. J'aimerais juste qu'elle est un peu plus confiance en elle. « Tu as dû supposer que je suis en première année, bravo, c'est le cas. Je vis à Rosewood depuis toujours. » J'avais la sensation qu'elle était en première année, elle ne fait que confirmer ce que je pensais. Je le sens dans sa façon de se comporter, dans sa façon d'appréhender les choses et les lieux. Je me demande si j'étais pareil à son âge et je suis sur que oui. Je n'avais jamais vécu seul, loin de ma mère et de la peltée de domestiques. Ca m'a fait un choc ce me retrouver ici, d'autant plus que je n'y suis que parce que mon père cherche à protéger un peu plus son secret. Cette idée me donne presque envie de vomir, je le déteste. « Je suis passé par là aussi tu sais. » Certes, je n'ai pas toujours vécu au même endroit, mais je ne sais pas si c'est mieux. Le seul avantage de mon rang c'est que j'ai pu aller dans le monde entier. Ma mère et moi partageons cette passion pour les voyages. Je me sens si vivant quand je parcours la monde. Mais ma vraie maison, celle où je me sens vraiment chez moi, c'est la Russie. C'est peut être parce que c'est là bas que je suis né. Même si ce n'est pas l'endroit où j'ai vécu le plus longtemps, c'est de là que descend ma famille, ce sont mes racines, mon histoire. Je ne crois pas que cela m'aurait déplus de vivre dans un seul endroit. Au contraire, j'aurais eu mes repères, mes habitudes, mais la vie en a décidé autrement.

    Je guette discrètement Orphée, alors que je me déshabille, juste pour m'assurer qu'elle me regarde. C'est débile, je le sais, mais sentir ses yeux posés sur mon corps me flattent. La voir détourner les yeux encore plus. Même si c'est que ferrais les pauvres petites filles riches qui m'entourent la plupart du temps. Je me demande si elle est vierge. L'eau glacée me chasse vite cette idée de la tête, un peu tordu d'ailleurs. Si j'avais imaginé une seule seconde la tournure que prendrait cette soirée après le cauchemar que j'avais fait, je ne l'aurais pas cru. Le sourire qu'elle affiche la rend belle. C'est comme si elle rayonnait. J'ai l'horrible sensation d'être au coeur d'une série B, dans laquelle c'est l'heure de la révélation. Le moment de la déclaration où toutes les jeunes filles sont en émois. Je n'ai jamais compris ce genre de chose. N'ont-elle pas compris que ceci n'arrive que dans les films ? Qu'on leur vend du rêve par procuration, mais c'est pour mieux les leurrer. Sont-elles stupides ? D'ici, je pourrais presque sentir son coeur battre contre sa poitrine, juste un geste et je la touche. Pourtant quelque chose me retient. « Vitaly ? » me dit-elle d'une voix à peine audible. En temps normal j'airais souris, tant j'aurais trouvé l'instant pathétique, mais là, il n'en est rien. Mes yeux ne peuvent plus quitter les siens, et je sens mon pouls frapper contre mes tempes. « Qu'est-ce qu'on est en train de faire ? » Cette situation a du m'arriver des millions de fois. Ce jeu perpétuel. Je suis comme on le dit parfois, un chasseur, je joue un jeu où je fixe les règles. Je chasse les jolies demoiselles, puis je les abandonne quand elles ne m'intéressent plus. Pourtant, je ne sais pas ce que je fais avec Orphée. J'ai cette démarche qui semble confiante et assurée, mais je ne sais pas vers où je vais. Et cette idée me rend fou, cela veut dire qu'elle est différente, elle me rend différent. Je ne peux pas la laisser me changer comme ça sans rien faire. Qu'est ce qu'elle a que les autres n'ont pas ? Il y a pourtant quelque chose de différent. Je ne peux pas me résoudre à lui dire la vérité. Ce serait lui avouer, lui donner un pouvoir, je n'aurais alors plus le contrôle. Mais ais-je le droit de lui mentir ? Alors que je déteste le mensonge ? Je souris, ce sourire de séducteur qui fait fondre les filles. Mon regard est toujours plongé dans le sien et je n'arrive pas à m'en défaire. J'approche mes lèvre de son oreille, je pose mes mains sur sa taille. « On ne fait que jouer. » A peine ais je chuchoté ces mots que je les regrette. Tout aurait été plus simple si je lui avait dit la vérité, mais ça aurait été comme une déclaration. Conserver le mystère, c'est tout ce qui m'importe.


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Ta réponse gère la fougère.
J’espère que la mienne te plairas. batement
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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptyJeu 21 Avr 2011, 14:41



    Mon compagnon semble pensif et m'observe comme s'il cherchait à savoir qui je suis réellement. Je souris à cette pensée car je sais qu'il n'y parviendra pas. Rares sont les personnes qui ont approché mon cœur suffisamment près pour le savoir. Perry en faisait partie. Clélie et Ezra aussi. Mais l'une est ma meilleure amie et je connais l'autre depuis toujours. Quant à Perry, on ne peut pas dire que ça ait vraiment réussi à notre relation. Si je protège si bien mon cœur, c'est parce que je ne suis pas ne petite fille naïve, même si c'est l'impression que je peux donner. Je sais que ce ne sont pas nos ennemis qui nous blessent le plus car ils n'ont aucun moyen de nous toucher réellement, mais nos amis à qui on a fourni toutes les armes pour nous détruire. C'est vrai, je ne suis pas une petite fille naïve. Je parle presque trop librement avec Vitaly, je ne m'impose pas la distance nécessaire entre lui et moi. Je crois que si je ne le fais pas, c'est parce que je déteste l'échec. Je sais parfaitement que je n'y arriverai pas. « Un peu des deux. » déclare-il, enfin revenu à la réalité. Sa réponse m'amuse. Au moins, il ne ment pas et n'essaye pas de se faire passer pour ce qu'il n'est pas. Je n'aurais pas préféré qu'il essaye de me tromper en affirmant être sincère. Pourtant je reconnais ce ton distant qui me prouve qu'il s'échappe doucement de moi. C'est le même ton que j'utilise quand je veux éviter de laisser les gens pénétrer trop profond dans mon cœur. Il a fermé le sien et m'empêche d'y accéder. Tant mieux. Si j'accède au sien, il accédera au mien. Tout mais pas ça. De toute façon, je n'ai aucune raison d'offrir une place privilégiée dans mon cœur à Vitaly. Je ne connais que trop bien sa réputation. Je sais combien il est charmeur. Je sais combien son apparence captive, combien il peut être séducteur. Je sais combien son sourire est agréable, je sais combien son éloquence ravit. J'ai toujours su qu'il n'était qu'un salaud manipulateur qui se fiche de l'état dans lequel il laisse les filles qu'il séduit, même quand j'ignorais encore son nom. Je sais qu'il ne les aime pas, ne serait-ce qu'un instant, et qu'il s'amuse simplement avec elles. Je me suis fait une idée assez précise de lui avec les informations qu'on m'a fournies. Je sais qu'on ne peut pas prendre les rumeurs au sérieux mais je sais aussi reconnaître le vrai du faux. J'ai toujours su comment était Vitaly. Alors pourquoi ai-je baissé ma garde, ne serait-ce qu'un instant ? Sans doute parce qu'il paraissait réellement intéressé par la conversation, parce qu'il semblait m'adresser un sourire unique, parce qu'il s'est révélé être quelqu'un de très agréable doté d'une conversation. Je me suis crue plus maligne que les autres et pourtant je me suis faite avoir comme une débutante.

    Vitaly est réellement gentil avec moi. Sans doute un autre de ses moyens de séduction. Probablement une tentative de gagner ma confiance. Ça marche un peu, même si je sais que c'est simulé. Il n'est pas comme les autres, il ne se moque pas parce que j'affirme moi-même que ma vie est inintéressante, ni quand j'avoue avoir passé ma vie à Rosewood. « Je suis passé par là aussi tu sais. » Pourquoi se montre-il donc si compréhensif ? Comment veut-il que je parvienne à le repousser s'il est aussi complaisant avec moi. « Bien sur, tout le monde a été en première année un jour. » Mais est-ce que ça rend ce sentiment d'être si dénuée d'intérêt plus supportable ? Pas vraiment, non. « Mais toi au moins, tu n'as pas passé toute ta vie dans une petite ville pourrie d'Angleterre. » Ce n'est pas que j'aime pas Rosewood, simplement que cette ville est trop petite, trop fermée pour mes envies de liberté. Je sais que je ne peux pas y trouver le bonheur.

    Le bonheur ? Cela ressemble-il à ce que je ressens maintenant ? Quand je suis si proche de Vitaly ? La scène me parait presque romantique. On ne s'attend qu'à une chose : qu'il me dise qu'il m'aime, que je réponde que ses sentiments sont réciproques et qu'on s'embrasse. Le ridicule de cette pensée me fait sourire. Je ne suis pas le genre de filles qui croient à ce genre de clichés. Je sais que la faiblesse de ma voix me fait apparaître pathétique et vulnérable mais je n'arrive pas à paraître plus assurée. Mon cœur bat trop vite pour ça. Je le supplierais presque de s'arrêter maintenant tant ce sentiment m'effraye. Je ne veux pas tomber amoureuse. Jamais. Les gens ont tendance à faire l'éloge de l'amour. Des conneries. Ils se voilent la face. L'amour n'a rien d'un beau sentiment. L'amour mène seulement au désespoir. Parce que l'amour ne dure pas. Son sourire séducteur ne me trompe pas, je sais que c'est celui qu'il offre à toutes les filles. Je déteste ce sourire, il n'a rien à voir avec ce sourire si doux qui me semblait unique et apparu rien que pour moi. Ses mains sont posées sur ma taille et je frissonne sous son contact. « On ne fait que jouer » qu'il me susurre à l'oreille. Le cadre qui apparaissait romantique semble s'assombrir. La magie du moment disparait. Vitaly n'a rien d'un romantique, je l'avais oublié. J'aurais voulu lui crier que ça ne me suffisait pas, que je ne voulais pas être qu'un jouet à ses yeux. Mais ça aurait été le perdre. Et ça, je le refuse. Alors à la place, je lui offre un sourire aussi faux qu'éclatant. Je me détache doucement de lui et recule de quelques pas en prenant soin de ne pas quitter son regard. Ne remarque-il pas combien le sourire amusé que j'affiche sur mes lèvres est simulé ? Non, c'est mieux qu'il ne le perçoive pas, je ne veux pas avoir l'air d'une petite fille blessée qui s'attendait à avoir trouvé son prince charmant car, comme l'a si bien dit Vitaly, il ne l'est certainement pas. A quoi je m'attendais ? J'ai toujours su que l'amour n'a rien d'agréable. Au fond, ce n'est pas une mauvaise chose que ce ne soit qu'un jeu. Nous posons déjà les limites, nous nous empêchons de nous blesser plus tard. D'une certaine manière, je suis reconnaissante à Vitaly d'être sincère. Au moins, je suis prévenue, je ne tomberai pas des nues lorsqu'il m'annoncera que c'était sympa mais qu'il n'éprouve rien pour moi. Et puis, n'est-ce pas mieux pour quelqu'un qui refuse de s'attacher ? Si, bien sur. Je ne serai pas peinée de le quitter comme je l'ai été quand j'ai abandonné Perry et je sais que lui ne ressentira pas mon départ comme une trahison brûlante. Oui, ça ne fait aucun doute. C'est mieux comme ça. « Vraiment ? Alors qu'attendons-nous ? Jouons. » Ma voix moqueuse ne me trompe pas mais je sais que je suis suffisamment douée pour cacher mes sentiments pour qu'il ne remarque rien. Je ne sais pas comment il va réagir mais après tout, n'est-ce pas ce qu'il attend de moi ? Que je me fiche de savoir que ce n'est qu'un jeu et que je ne sois qu'une de ses proies habituelles ? Si c'est ce que tu veux que je sois, Vitaly, alors je le serai. Même si ça doit me briser le cœur.


owi, j'aime beaucoup la façon dont le romantisme de la situation est toujours brisé et aussi le fait qu'ils refusent tous les deux de se montrer vulnérables et de se dévoiler, ce qui les conduit à se méprendre sur leurs réels sentiments respectifs. et puis, c'est cool les oppositions entre ce qu'ils font et ce qu'ils aimeraient faire. I love you
j'espère que tu aimeras la mienne aussi. j'étais censée réviser mon oral de français mais ma réponse en cours de rédaction m'appelait alors je n'ai pas pu résister angel

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cry me a river ♔ ORPHÉE  Vide
MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptySam 23 Avr 2011, 20:11

    Je pensais être mystérieux, mais ce n'est rien à côté d'Orphée. J'ai beau chercher dans ses yeux, dans son comportement quelque chose pour m’aiguiller sur ce qu'elle pourrait bien ressentir, ou penser, mais rien y fait, c'est comme si à chaque fois je me heurter à un mur de glace. Je me rend compte alors à quel point c'est désagréable. Mais en même temps, je trouve ça vraiment très excitant. Exactement comme quand je ne connaissais pas son prénom, ni rien sur elle. J'ai l'impression que ne rien savoir sur Orphée me donne encore plus envie de lui parler, de la regarder. C'est ce qui la rend si différente des autres filles, elle ne veut pas que je sache tout, bien au contraire, elle ne me dévoile pas toute sa vie pour que j'en fasse une biographie. J'aime sa façon de penser, si proche de la mienne. J'aimerais qu'elle soit sincère. Pourtant elle est tellement différente de celle dont j'avais entendu parler. Elle n'est pas la petite fille sage qu'on m'avait décrit, celle qui est conforme aux règles, et qui n'aurait d'ailleurs jamais passé un bout de la nuit avec un garçon, surtout un garçon de cette réputation. A cette idée j'eus des frissons, je me demande bien ce qu'on avait pu lui raconter sur moi. Je demande quelle idée elle avait de moi. Peut être interprète-t-elle chacun de mes gestes comme une marque de séduction. La vérité c'est que j'aimerais la séduire, j'aimerais qu'elle craque ne serait-ce qu'un tout petit peu pour moi. Je me sentirais flatté. Mais en même temps, je n'arrive pas à m'imaginer avec elle. Je ne nous imagine pas ensemble. Elle est la plupart du temps tout ce que je déteste. Pourtant, je n'arrive pas la voir comme une fille que je draguerais en temps normal. Elle est bien plus que ça. Elle semble tellement plus intelligente que les autres, plus lucide, plus franche, plus belle, plus femme. Je souris à cette idée tant elle est vraie. Je n'ai jamais eu cette impression pour personne, ou presque.

    « Bien sur, tout le monde a été en première année un jour. » Elle marque à point. Tout le monde passe par là un jour. Je me sens un peu offusqué par sa remarque. Elle a très bien compris ce que je voulais dire. Je voulais dire qu'il n'y avait aucune honte à être en première année. Alors pourquoi me répond elle de manière si sèche. Je préfère ne pas relever, je me contente de la regarder. « Mais toi au moins, tu n'as pas passé toute ta vie dans une petite ville pourrie d'Angleterre. » Elle marque un second point. Je n'ai pas passé ma vie au même endroit. C'est pire, mais je pense qu'elle ne s'en rend pas compte. Elle a un chez elle, elle sait où rentrer. Je pense que la Russie est chez moi, et encore je n'en suis pas sur, Wuthering Heights est le lieu où j'ai passé le plus de temps. Par contre je ne suis pas d'accord avec elle sur le fait que Rosewood soit une petite ville pourrie d'Angleterre. J'aime son ambiance caractéristique. Rosewood est chargée d'histoire, j'aime m'y perdre le week-end. En même temps, je n'y suis pas non plus resté toute ma vie. « Peut être, mais tu ne sais pas ce que c'est de changer de ville tout le temps. » Je dis ça d'un ton doux, ce n'était qu'une simple constatation sur ma propre vie. J'ai grandi à travers le monde avec les mêmes personnes, parce que c'est ce que font les gens du monde. Ils changent d'endroit pour retrouver les mêmes personnes, en changeant simplement de décors.

    Je n’ai jamais cru que les gens pouvaient changer, et encore moins changer par amour. Je pense que les vieilles habitudes ont la dent dure et quoi qu’on fasse le naturel revient au galop. Bien sur, on essaie, mais ce n’est que pour mieux revenir, pour faire pire encore. D’ailleurs, pour quoi ou pour qui changer ? Par amour, quel est l’intérêt. Je pense qu’on aime la personne pour ce qu’elle est, on ne lui demande pas de changer si on l’aime vraiment. Et puis on se lasse, on se lasse de ce qu’on aime chez la personne, et on déteste ce que l’on n’aimait pas. L’amour ne peut pas se passer dans la douceur, dans le bonheur. L'amour fait souffrir, c'est un fait. C'est mieux de le savoir avant de s'engager. Au moins on est fixer, on profite des bons moments tout en sachant que cela ne sera pas éternel. Je n'ai pas cessé de croire en l'amour, j'ai simplement cessé de croire qu'il pouvait durer. D'ailleurs je crois qu'à un certains moment on reste avec la personne par simple habitude, parce que c'est mieux comme ça que d'être seul. Est ce que l'amour permet le bonheur ? Je n'en sais rien. Je ne sais pas, parce que je ne sais pas vraiment ce qu'est le bonheur, ni comment l'atteindre. Et si l'amour permet d'atteindre, alors je pense que ce n'est que pour un temps. Pourtant, j'ai l'impression d'être heureux à cet instant présent. Je me sens bien aux côtés d'Orphée. Paisible même. Maintenant je n'irais pas jusqu'à dire que c'est de l'amour, d'ailleurs, je ne préfère pas y penser. Orphée ne me changera pas, c'est une chose plus que certaine. Elle sourit, d'un large sourire éclatant. Elle se défait de mon étreinte et recule de quelques pas sans quitter mon regard. Je haie alors le sourire qu'elle affiche. Je n'ai aucune envie que cela soit un jeu, cela ne me rassure même pas. Je voulais qu'elle me dise que non, elle ne voulais pas jouer, qu'elle voulait plus ou qu'elle ne voulait rien du tout. « Vraiment ? Alors qu'attendons-nous ? Jouons. » Je sens ma mâchoire se crisper à cette phrase. Au fond je ne sais pas ce que j'attendais, c'est de ma faute, j'aurais du lui dire ce que je ressentais vraiment, au lieu de me cacher derrière ma réputation et cette phrase idiote. Mais ca ne lui ressemble pas. Je me ressaisis. Je ne dois rien laisser paraître, c'est de ma faute, tant pis pour moi. J'approche alors d'Orphée, l'eau traçant des ondes à chacun de mes mouvements, mes mains viennent alors se poser sur son visage. Sa peau douce et froide me donne des frissons. Mon regard est plongé dans le sien. Nos lèvres se scellent alors. Jouons, Orphée, jouons.

    _____________________________________________
    Oui je suis d'accord avec toi. Moi aussi j'aime beaucoup la façon dont ils se trompent tous les deux sur les intentions et les sentiments de l'autres. J'ai vraiment l'impression qu'ils seront parfaits tous les deux, quand ils auront dépassé le stades actuels.
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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptySam 23 Avr 2011, 21:54


    Qu'est-ce que je fais là ? Pourquoi est-ce que je reste avec Vitaly ? Qu'a-t-il donc que les autres n'ont pas ? Je connais suffisamment bien sa réputation pour savoir que je ne veux rien avoir à faire avec lui. Et pourtant, je me révèle être incapable de partir. Incapable de le laisser là et de sauver mon cœur par la même occasion. Je sais que si je lui laisse une chance, si je le laisse approcher de trop près, il sera capable de le briser. Pourquoi est-ce que je vais vers lui ? Ce n'est qu'un coureur de jupons, il n'y a rien en lui que je pourrais aimer et pourtant je ne peux pas m'empêcher d'être fatalement attirée vers lui. J'aurais préféré que ce ne soit pas le cas. Il est plus froid, plus orgueilleux, plus séducteur que les hommes que j'apprécie généralement. Il n'est vraiment pas mon type. Mais il me comprend. Il ne dit pas que je suis trop pessimiste, il ne se moque pas de ma vision de voir les choses, il est parfois gentil, aussi. Et si tout ça n'était qu'une façade, une carapace destinée à me berner et à me faire croire qu'il est quelqu'un de meilleur que celui qu'il est en réalité ? C'est possible, voire même probable. Mais même en sachant cela, je ne parviens toujours pas à prendre mes jambes à mon cou comme je le devrais.

    « Peut être, mais tu ne sais pas ce que c'est de changer de ville tout le temps. » Sa voix est douce, il ne cherche pas à la remettre à sa place. Il n'est pas énervé. Il a raison, je ne peux pas le contredire. C'est vrai que je ne le sais pas et que je ne connais rien de sa vie. Peut-être pense-il qu'il est préférable de rester toujours ancré au même endroit ? Je suis de celles qui voudraient partir sans laisser la moindre attache nulle part et pouvoir toujours voyager à droite à gauche sans se soucier de quoi que ce soit d'autre. Je voudrais voyager plus tard. C'est le seul futur que j'envisage. Sans doute parce que ça doit être le seul qui me permettrait de supporter un peu mieux la vie. Notamment ma vie maintenant. Je passe mes journées à essayer de les rendre supportables en m'imaginant un avenir radieux dénué de la moindre contrainte. Un avenir qui n'arrivera probablement jamais. Du moins, pas à moi. Pour voyager sans compter, il faut beaucoup d'argent, ce que je n'ai pas. Et j'ai peur de ne pas avoir le courage de laisser mes parents. Mon dieu, où est donc passé mon égoïsme ? Il faut que je le fasse, sinon je vais devenir folle. Je ne supporte plus cette vie-là. Cette vie si dénuée de sens. Au final, Perry avait raison, je finis toujours par choisir le chemin le plus vide de sens et à la fin, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même. Ça fait mal d'y penser, de réaliser que c'est entièrement ma faute si je souffre autant à l'heure qu'il est. Peut-être que si j'arrêtais de fuir, si j'étais capable de me lancer dans une vraie relation, ma vie serait autre à l'heure qu'il est ? Mais que suis-je censée faire ? J'ai peut-être l'air d'une fille assurée mais au fond, je ne suis qu'une paumée de plus qui a bien trop peur de s'attacher pour laisser qui que ce soit s'approcher de son cœur. J'en suis certaine. Sinon, j'aurais dit à Vitaly que je voulais être avec lui. Mais à quoi bon ? A quoi bon se ridiculiser ? A quoi bon se battre en vain ? Je connais sa réputation, je sais qu'il n'est pas le genre de gars à avoir une petite-amie. En quoi serais-je différente des autres ? Je ne suis sans doute qu'une fille de plus dans son tableau de chasse. Cette idée me déplait à un point inimaginable mais je ne peux pas me montrer jalouse ou mécontente. Vitaly ne m'appartient pas. Je déteste tellement cette pensée que j'en viens à me demander si ça n'en devient pas maladif. Depuis quand suis-je jalouse à l'idée d'un homme à peine rencontré et de ses autres conquêtes ? Il ne s'est jamais caché de sa réputation, je l'ai toujours su. Alors pourquoi est-ce que ça me dérange tellement maintenant ?

    Je ne sais pas ce qu'il pense. Son esprit reste hermétique à mes excellentes qualités de déduction. Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il peut ressentir et de comment il me considère. Je suis totalement perdue et je me bas pour qu'il ne le voie pas. Je ne veux pas qu'il sache à quel point il arrive à me rendre vulnérable. Je ne veux pas qu'il comprenne qu'il lui suffirait d'un instant pour me briser. S'il le savait, mon sort en serait scellé. Je n'ai pas assez confiance en lui pour mettre mon destin entre ses mains. Je n'ai rien d'une fille naïve, idiote et aussi niaise que le sont toutes les amoureuses. Je ne suis pas une de ces filles persuadées que leur amant est la personne la plus merveilleuse du monde alors que c'est en vérité un salaud et qu'il se fiche complètement d'elles. Je ne suis pas stupide. Je sais que Vitaly n'en a certainement rien à faire de ce que je ressens et qu'il cherche juste à passer du bon temps. Quoi de mieux pour ça que de s'amuser avec une jolie fille en pleine nuit, en plein milieu d'un lac ? D'ailleurs, le voilà qui s'approche de moi. Il se mouve gracieusement dans l'onde légère. Il me plait beaucoup, je dois bien le reconnaître. Il n'a jamais été aussi proche de moi et pose ses mains sur mon visage. A son contact, je frissonne et je me sens envahie d'une étrange sensation. Je me sens étrangement bien. Ses lèvres se posent sur les miennes sans que je ne puisse m'y soustraire. Ce n'est pas non plus comme si j'y trouvais quelque chose à redire. Je laisse mes doigts aller caresser ses cheveux et j'intensifie notre baiser. Enfin nos lèvre se séparent et je reprends mon souffle. Vitaly embrasse merveilleusement bien, ça aussi, je dois le reconnaître. Il n'a pas volé sa réputation. Je ne suis sans doute qu'une fille de plus entre ses mains expertes. A cette pensée, une lassitude immense s'empare de moi. Mes jambes me paraissent lourdes, j'ai envie de m'écrouler en plein milieu du lac. Ne suis-je donc qu'une idiote de plus qui se laisse prendre au jeu en espérant en vain que cette fois, ce sera différent de toutes les fois qu'il a partagées avec d'autres ? Instinctivement, mes yeux cherchent les siens mais dès qu'ils les ont trouvé, ils s'en détournent et les fuient. Je sais qu'il peut y lire combien ce baiser m'a chamboulé. Et je déteste cette fragilité.

oh oui, ils seront trop mignons ensemble I love you
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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptyDim 24 Avr 2011, 10:17

    Depuis ma plus tendre enfance je vis dans la foule. Que ce soit de domestique, le personnel dans chacun des hôtels, des magasins, des restaurants, des endroits que je fréquente. Ou simplement, le cercle d'amis de mes parents. Quoi qu'il en soit, depuis tout petit, je ne suis jamais seul, toujours à rendre visite à la fille d'untel, à promené la femme de celui-ci, à chasser à celui-la. Et pourtant, je sens cette solitude qui pèse sur mes épaules, personne ne comprend ou ne veut comprendre ce que je ressens. Personne ne s’intéresse à ma vision des choses. Je suis à leur yeux l'enfant terrible, le don Juan éternellement insatisfait. Mais ils sont dans l'erreur, je ne suis pas cet homme là. du moins pas totalement. Certes, c'est l'image que je renvois, c'est en effet ce que je suis. Mais je suis ce séducteur que parce qu'on ne voit pas ce que moi je vois. Ils sont tous aveuglé par le mensonge, l'hypocrisie et la champagne. Je ne leur reproche pas d'aimer tout ce luxe et cette extravagance, je leur reproche de mentir à longueur de journée. Faire comme si de rien était la plupart du temps, et quand le scandale éclate s'offusqué, se sentir outré. Tous font bien pire et ils espèrent tous que personne ne découvrira jamais leurs petits secrets. A commencer par mon père. J'ai cette horrible impression qu'il est le roi de cette foule. Il mens comme il respire, il mens depuis toujours. Ce que j'ai découvert me répugne, c'est un fait. Mais je me dis que ce n'est rien à côté du reste. Je ne l'aime pas, je crois d'ailleurs ne jamais l'avoir aimé, ou très peu. Mais je l'ai toujours respecté, je le respectais parce qu'il était mon père. Il est hypocrite je vous l'accorde, mais je le pensais droit et au moins intègre à sa famille. Mais ce n'était qu'un leurre. Je n'ai plus aucun respect pour l'homme qui m'a élevé. Je hais le fait de devoir porté le même nom et même prénom que lui. Ce même homme qui m'a envoyé ici pour que je me taise et qui tente de me trouver une charmante petite épouse, qui entrerait dans les règles et qui m'occuperait l'esprit pour que je ne balance pas son morbide petit secret. Je souris à cette idée, je me demande bien quel tête il ferrais si je lui annoncé que je voulais me marier avec une roturière. Si je voulais me marier avec Orphée. Je suis sur que ça le dérangerait, mais Orphée est bien trop comme il faut pour que ça le dérange vraiment. M'imaginer passer le restant de ma vie avec Orphée n'a rien de désagréable. Au contraire, je me dis même que si je dois me marier avec quelqu'un, me marier avec Orphée qui partage certaine de mes idées serait plutôt agréable. Mais la voir se comporter en carpette devant mon père et agir comme toutes ces pimbêches me rendrait fou. De toute manière, le mariage ne fait pas parti de mes préoccupations du moment. Le mariage est une sorte de piège et j'y serais contrait bien assez tôt comme ça.

    Elle ne relève pas ce que je dis quand je lui affirme que ne pas avoir de chez soi n'est pas franchement mieux. Je ne dis pas que l'un est pire que l'autre, mais je pense que les deux situations sont comparables dans les deux cas, ça ne va pas. Je me doute que vivre au même endroit toute sa vie ne dois pas être très amusant et encore moins palpitant. J'ai cette impression qu'elle rêve d'un ailleurs, des désire de liberté. Et je la comprend, j'ai moi aussi des rêves de grandeur, d'espace, d'un ailleurs. J'aimerais voir le monde tel qu'il est réellement sans avoir besoin d'assistant pour caler la visite de tel monument dans mon emplois du temps, sans avoir besoin de demander la permission pour parler à l'habitant, et me rendre compte à quel point il est vrai, à quel point il es honnête. J'aimerais me rendre compte de ce qu'est la vraie vie. Cette idée me parait étrange, comme si je vivais une fausse vie. Ce n'est pas du tout ça, ce n'est pas la vraie vie que je veux découvrir. C'est simplement la vie sans artifice, sans avoir besoin de faire attention à ce que l'on dit, à ce que l'on fait, sans avoir à ce comporter comme on le doit et non comme on le veut. Ne pas se sentir brimer. La liberté. Qu'est ce que la liberté de toutes façons ? On apporte bien trop d'importance à la liberté, sinon, nous n'aurions pas créé les prisons. Je me rend compte à quel point ce doit être dur de vivre enfermé pendant plusieurs années. La liberté n'est ce pas pouvoir agir selon sa propre volonté ? Alors pourquoi dois-je toujours fais ce que l'on me demande sans quoi je me vois réprimander pendant des heures et entendre dire que je ne suis qu'un moins que rien, une honte. J'aimerais libre de faire mes propres choix, ce qui me paraissent juste, pas ce qui sont juste selon le livre des bonnes manières. Je vois cette même volonté d'évasion dans les yeux d'Orphée.

    Le mensonge me répugne au plus haut point et pourtant ce que je fais à l'instant a ce gout amer de trahison. Je pense quelque chose et je lui dit le contraire. C'est comme si mon cerveau ne commandait plus, que ma raison bâillonnait mon coeur. Au fond, je sais que c'est mieux de cette manière, je sais qu'elle ne souffrira pas et que je ne souffrais pas. Tout le monde est heureux de cette façon. J'aimerais lire dans ses yeux que ce qu'elle dit est faux, qu'elle veut que sois à elle et rien qu'à elle. Mais rien, je ne vois rien dans ses yeux qui puisse trahir un tel sentiment. Plus rien n'existe au moment où mes lèvres se posent sur les siennes. Mon coeur s'emballent. Ses doigts se glissent dans mes cheveux, quand aux miens ils courent vers son cou. Elle intensifie notre baiser. Je frissonne. J'aimerais que ce baiser dur toujours, des heures et des heures, juste elle et moi et mes doigts sur sa peau. Mes nos lèvres se séparent. J'avais presque oublié de respirer et je sens mon coeur battre à tout rompre contre la poitrine. Ce n'était pas un baiser comme les baisers qu'on joue. C'était LE baiser, un baiser spécial. J'ai comme des vertiges, je cherche son regard, mais rien y fait, elle semble le fuir. Nos regards se croisent enfin, et c'est presque aussi vite qu'elle détourne son regard. Mais j'ai eu le temps d'y lire ce que je cherchais depuis le début, j'ai vu dans ses yeux à quel point ce baiser l'a chamboulé. Je savais qu'on ne jouait pas. Pourtant, je n'arrive pas à le formuler, je n'arrive pas à dire que c'était plus que ça. J'aimerais lui dire quelque chose, même n'importe pas, mais je ne trouve rien qui vaille la peine. J'ai l'horrible sensation que je pers la contrôle. D'habitude, je sais quoi faire, je sais quoi dire, mais là rien, j'ai l'impression d'être un poteau dans cette eau qui commence à me geler les membres. Je ne veux pas qu'elle voit à quel point je doute. J'ai l'impression que le Vitaly sur de lui s'est envolé. Faites qu'il revienne vite. J’attrape sa main du bout de mes doigts, comme pour lui montrer que je me fiche qu'elle ne soit pas celle qu'elle prétend être, que je suis heureux qu'elle est aimé notre baiser. J'aimerais qu'elle voit se geste comme une marque de douceur, et non comme un geste de séduction. Mais depuis le début je n'arrive pas à savoir ce qu'elle pense.

    __________________________________________
    FINITO mon petit chat.
    Je me suis pas rendu compte que c'était si long, j’espère que ça ne le dérange pas.

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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptyDim 24 Avr 2011, 17:47


Je devrais dire la vérité à Vitaly mais je n'y parviens pas. Je suis incapable d'accorder ma confiance, c'est beaucoup trop dur. Seules les personnes réellement proches de moi ont ce privilège. Et il n'en fait pas parti. J'en connais suffisamment sur lui pour savoir qu'il va briser mon petit cœur si fragile si je lui révèle ce que j'éprouve. Je ne veux pas être une de ces filles amoureuses qui en deviennent naïves. Je les déteste pour oser espérer un seul instant qu'elles sont différentes de toutes les autres. Devrais-je me haïr aussi ? Probablement, ça ne fait aucun doute. Mais d'une certaine manière, je suis heureuse d'avoir rencontré Vitaly. Certes, je déteste ce sentiment qui commence à naître en moi mais d'un autre côté, je suis soulagée de voir que je suis toujours capable d'éprouver des sentiments. J'ai eu peur, très peur de ne pas être capable de tomber amoureuse, de n'être qu'une fille frigide et insensible. Je ne suis jamais tombée amoureuse jusqu'à maintenant. Quand j'ai rencontré Perry, une part de moi a espéré que je l'aimerais. Vraiment. Mais ce n'est pas arrivé. Pourtant Perry était le type parfait. Il était gentil, attentionné, toujours aux petits soins pour moi et adorable en toutes circonstances et avec tout le monde. En plus, on ne pouvait pas vraiment médire sur son physique. C'en était presque trop. Comment rester insensible quand un gars comme ça vous avoue qu'il est amoureux de vous ? Impossible, hein. Et pourtant, je n'ai rien ressenti. Du moins, j'ai été flattée, sincèrement, qu'un garçon comme lui puisse tomber amoureuse de moi mais j'ai aussi eu peur que cela détruise notre amitié. A juste titre. Ça n'a plus jamais été comme avant. Perry ne cessait d'essayer d'apercevoir des signes qui pourraient montrer que son amour était réciproque et moi d'être plus distante de jour en jours en espérant éviter de le blesser davantage. Mais j'avais été égoïste. Il avait fallu que j'arrive en pleurs dans sa chambre et que je lui raconte mon mal-être. Il s'était montré tellement compréhensif que ça n'en avait été que plus dur de le quitter comme ça, sans même le prévenir. C'est comme ça que je suis. Égoïste. Je finis toujours par blesser les personnes qui me sont chères et qui tiennent à moi. Finalement, c'est mieux que la relation entre Vitaly et moi se borne à un jeu. Comme ça, il n'aura jamais à souffrir de m'avoir trop aimée. Mais de toute façon, c'est de Vitaly Volkov qu'on parle, jamais il ne pourra éprouver le moindre sentiment amoureux pour moi. Je ne suis qu'un jouet de plus. Mais si ce n'est rien d'autre qu'un jeu, pourquoi est-ce que j'éprouve maintenant ce que j'éprouve ? Pourquoi me sens-je si retournée par ce baiser ?

Nos regards se sont malheureusement croisés et j'ai peur qu'il ait réussi à comprendre ce que je tentais désespérément de cacher. J'aimerais qu'il dise quelque chose, qu'il m'avoue que lui-aussi, il a trouvé quelque chose de spécial à ce baiser, quelque chose de plus qu'à tous les autres baisers qui le précédaient. Suis-je donc la seule à le penser ? Je me fais sans doute des films, il est temps que je commence à revenir à la réalité. Ce n'était sans doute qu'un baiser de plus pour lui. Après tout, n'est-il pas l'éternel séducteur que décrit sa réputation ? Je n'aurais jamais dû le laisser m'embrasser et je n'aurais jamais dû intensifier notre baiser. Maintenant, je sais à quel point je vais souffrir. Comment est-ce que j'ai pu accepter de le laisser avoir un tel impact sur moi ? Était-ce simplement un jeu ? Si oui, faut croire que j'ai perdu la partie. Je me suis perdue dans ce baiser, je me suis laissée aller à l'espérance de trouver enfin quelque chose, quelqu'un, qui compte réellement pour moi. Quelqu'un pour me dérober à cette existence dénuée de sens et de bonheur. Mais qu'est-ce que c'est le bonheur ? Quelque chose qu'on poursuit tous et pourtant, personne n'en a pas la moindre idée. Le bonheur, c'est la seule chose qui compte vraiment. Est-ce que je suis heureuse que Vitaly m'ait embrassée ? Une part de moi répondrait oh oui, sans aucun doute mais l'autre, plus prudente, dirait que ce moment a scellé le début de ma fin.

Sa main vient chercher la mienne. Je peine à savoir ce que ça signifie. Essaye-il de me montrer que pour lui aussi, ça voulait dire quelque chose ? Je me fais des idées. Ce n'est sans doute qu'une manière de plus de s'assurer de son emprise sur moi. Sa main chaude ne parvient pas à réchauffer la mienne, gelée. Je suis morte de froid. Mais je ne saurais dire si c'est à cause de l'eau qui me semble avoir refroidie durant les minutes que nous sommes restés immobiles ou si je le dois au sentiment de chute qui s'est emparé de moi. Je me sens mal, vraiment mal. Je crois qu'être sortie en chemise de nuit et avoir décidé de me baigner n'a pas été ma plus brillante idée. Je resserre un bras autour de moi -Vitaly tient toujours mon autre main- et je suis bien contente d'avoir accepté son pull, même s'il ne m'empêche pas de frissonner. Je me sens prise de vertiges. Est-ce simplement dû à notre baiser ? Je me sens trop fiévreuse pour le croire. J'ai l'impression que je me tiens au bord d'un gouffre et que je suis sur le point de chuter mais que je ne peux rien faire pour l'empêcher. Est-ce donc cela qui me rend si mal ? Je me déteste, pour lui offrir cette vision d'une Orphée faiblarde et frissonnante. Je voudrais être plus forte et parvenir à tenir bon. Mais je ne peux m'empêcher de sombrer. Quoi que je fasse, je finis toujours par me laisser couler sans parvenir à remonter à la surface. Je n'ai qu'une envie, me jeter dans les bras de Vitaly et lui dire qu'il a réussi à se faire une place dans mon cœur. C'est impensable qu'en si peu de temps, quelqu'un comme lui, avec cette réputation, réussisse. Et pourtant il l'a fait. Mais ce n'est pas un exploit. N'est-ce pas ce qui fait mon malheur aujourd'hui ? Alors, au lieu de faire quoi que ce soit, je reste là, tremblotante, à me concentrer sur la sensation de ma main dans la sienne.



non non, c'est génial I love you


Dernière édition par Orphée-Capucine Lemonblue le Jeu 05 Mai 2011, 22:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: cry me a river ♔ ORPHÉE cry me a river ♔ ORPHÉE  EmptyJeu 28 Avr 2011, 17:36

(e.c.)

Sa main dans la mienne est gelée. Je la sens froide dans ma main qui semble brûlante. C'est alors que je ressent sa main comme une lame d'un couteau, sa froideur est la même et sa dureté également. Je frissonne à cette pensée. Ce n'est que maintenant que je prends conscience. Je me rend compte qu'Orphée causera ma perte. Mais je m'en fiche, j'ai cette envie délicieuse de me planter ce couteau en pleins coeur. Je resserre un peu plus ma prise sur la main d'Orphée, je me fiche que l'amour fasse souffrir, je me fiche que cette relation cause la perte de ma réputation. Je veux pouvoir prendre Orphée dans mes bras et me dire que c'est la fille que j'ai choisie, qu'elle est tout ce que je cherche. A cette pensée je me rend compte que l'alcool me manque cruellement. Je ressent comme un immense vide dans tout mon corps. J'aimerais qu'elle dise quelque chose, ou juste qu'elle plante ses grands yeux bleus dans les miens et que je puisse y lire à quel point elle désire la même chose que moi. Mais je ne vois pas ses yeux et je la sens distante. L'air frais me parcours le corps et je ressens à ce moment que j'ai froid. Mais c'est comme si mon corps était planté là, impossible de faire le moindre pas ni même le moindre de geste. J’entrouvre la bouche pour dire quelque chose, mais rien ne me vient, je ne sais pas quoi dire, ni même comment le dire. Je ne comprend pas vraiment ce qui m'arrive. J'ai l'impression d'avoir peur. Peur de quoi ? Qu'Orphée n'ait pas les mêmes sentiments quoi. C'est impossible, j'ai lu dans son regard aussi furtif fut-il qu'elle avait ressentit ce baiser de la même manière que moi. Mais alors de quoi ais-je peur ? Je sens ma gorge sèche et être entouré d'eau me donne encore plus soif. Je me sens tout d'un coup comme Tantale, entouré d'eau sans pouvoir boire. J'ai l'impression que ce mythe est devenu réalité, comme si les dieux quels qu'ils sont m'avaient puni pour je ne sais quelle raison. Et qu'Orphée était ce que je ne pouvais pas avoir. Une horrible tentation qui s'éloignait dès que je tentais de l'obtenir. J'ai cette sensation de devenir fou.

en construction. [/list]
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