oh! darling...

when the night has come and the land is dark and the moon is the only light we'll see. no, i won't be afraid. no, i won't be afraid. just as long as you stand, stand by me..

Et voilà, le jour de la rentrée venait de s’achever. Bizarrement il était passé vite. Les retrouvailles avaient été plutôt sympa même si je n’avais pas encore pu revoir tout le monde. Niveau cours et travail j’avais l’impression que l’école devenait de plus en plus stricte, elle me donnait de moins en moins envie d’étudier et de suivre un minimum en classe… Heureusement que j’avais pas mal de facilité sinon j’aurais déjà été viré maintes et maintes fois. De toute façon, cette année, je pensais pouvoir me permettre plus de plaisirs, plus d’amusement.. Oui, oui vous m’avez bien entendu. J’étais désormais en troisième année, j’avais eu largement le temps de perdre toutes les opportunités possibles pour agir en adolescent normal, donc cette fois, je ne louperais plus aucune occasion !

L’heure libre du soir était enfin arrivée. Sans perdre une minute, je me dirigeais dans le parc, histoire de profité un peu de l’air frais avant de rester enfermé… Ou pas d’ailleurs. M’éloignant un peu de l’internat, je cherchais un coin agréable pour me poser, dans l’herbe bien sûr. J’avais besoin… De réfléchir, comme un gamin nostalgique. Je m’allongeais alors, regardant les étoiles que je ne pus apercevoir derrière la masse nuageuse qui s’étendait au dessus de Rosewood. Il ne faisait pas spécialement froid… Du moins, avec un pull, tout allait bien. Arrachant un peu d’herbe verte, je la déposais sur mon ventre, automatiquement. Je repensais aux jours que j’avais passé ici auparavant. Le beau temps qu’il y avait lors des journées chaudes de printemps, les rires qui pouvaient sonner dans l’air. Comme des enfants encore une fois. Je me rappelais alors d’un de mes meilleurs souvenirs… Polina. Il s’était passé tellement de choses avec elle. Elle était plus différente des autres et je crois qu’elle me manquait, qu’elle m’avait réellement manquer mais j’avais tellement mal agit que… plus jamais je n’aurais pu la revoir. Plus jamais sauf si…

Au loin, une chevelure blonde traça sa route. Il faisait nuit oui, mais les lumières l’éclairaient, juste elle, telle un ange passé par là. J’aurais pu reconnaitre sa démarche à des kilomètres. C’était bien elle oui, Polina. Ma belle Polina. Elle s’approchait de moi, je ne pensais pas qu’elle m’avait vu.. De toute façon, dans la pénombre et avec mes habits sombres, cela ne m’aurait pas vraiment étonné. Je me précipitais vers elle, toujours légèrement caché par la verdure qui nous séparait. Elle ne changeait pas son allure ce qui me rassura un peu. Mais comment l’aborder ? J’allais foirer, tout comme j’avais foiré, à la buanderie… Mais… C’était ma nature, j’y pouvais rien. Elle s’approchait de plus en plus, je m’arrêtais alors, vers le bord du chemin qu’elle empruntait. La tête baissée, de loin, on aurait pu croire à un pédophile qui attendait sa proie.. Horrible. Mais l’entendant s’approcher, je relevais la tête, la regardant, cherchant ses yeux. « Polina… » Ma voix en aurait tremblé. Je ne savais absolument pas comment elle allait réagir mais, je ne pus m’empêcher de prendre sa main à son arrivée, pour l’empêcher de s’en aller, pas maintenant… Il fallait qu’elle reste, il fallait que je la vois, qu’on se parle, après tout ce temps. Les choses seraient sûrement bien différentes mais j’étais près à tout pour qu’on reste proche, comme avant. Je serrais sa main, un peu plus fort.

« car ensemble rime avec désordre. »

Bilan de la journée : cela allait être dans l'ensemble une bonne année oui dans l'ensemble. J'avais une classe plutôt agréable et j'avais découvert mes colocataires et j'en étais vraiment très ravie. J'avais eu la surprise de voir Charlotte qui était l'une de mes amis d'enfance et là voir ici m'avait fait tout drôle mais j'étais très heureuse de la retrouver et puis il y avait Kelsey et Ezraelle, j'avais vraiment eu de la chance parce que je m'entendais avec toutes mes colocataires, car si je n'avais pas eu de chance, je serais tombée sur des filles que je ne pouvais m'encadrer alors disons que cette journée s'était plutôt déroulée sans problème quelconque. J'avais retrouvé Kelsey pour le repas du soir, elle n'était pas dans ma classe, cette année ,mais ce n'était grave, mais du coup je ne l'avais pas vu énormément et je devais lui raconter mes vacances car en vacances il m'arrivait toujours des péripéties étonnantes et de toute manière, je savais pertinemment qu'elle allait se foutre de moi mais c'était habituel, si elle ne se foutait pas de moi c'est qu'elle était malade.

Wuthering Heights avait des horaires stricts et de manière générale était un établissement strict, mais on s'y habitue et puis les horaires ce n'est pas ce qu'il y avait de plus agaçant. Il y avait quelque chose que j'appréciais à Wuthering Heights, c'était le parc. J'adorais énormément le parc à toutes époques de l'année. Je le trouvais si apaisant. Une fois le repas terminé, la salle de banquet s'agitait où tout le monde partait dans tous les sens vacant à leurs occupations. Nous avions en effet, une heure de temps libre pour faire ce que l'on voulait d'où le libre, évidemment. C'était avec une grande surprise que ma mère m'avait téléphoné en fin de journée me priant de la rappeler rapidement. Dans mon jean slim taille 34 et mes bottes que je ne mettais que pour traîner, oui je ne sortais jamais en ville avec (elles n'étaient pas si belles, mais si confortables), je prenais la direction du parc. J'avais parfois besoin d'être seule, la solitude avait parfois des bons côtés. Je marchais sans vraiment savoir où j'allais profitant pour téléphoner à ma mère comment elle me l'avait demandé. L'appel avait duré pour être exact une minute, elle voulait simplement me dire qu'elle comptait sur moi pour avoir un comportement exemplaire et de le rappeler à mon frère, évidemment. J'aimais les discussions avec ma mère. En raccrochant, je m'étais mise à rire vis-à-vis de la situation si ma mère savait ce que j'avais fait, elle ne m'adresserait plus la parole. Il faisait déjà nuit et il ne faisait pas trop frais, mais je n'étais pas si couverte que ça, j'avais un simple gilet gris qui ne tenait pas non plus très chaud mais c'était supportable. Je marchais tranquillement pour sortir du parc, pour rejoindre ma chambre, car n'ayant pas d'autre chose précise à faire dans l'absolu. Je ne faisais pas attention à ce qui m'entourait jusqu'à me rendre compte à un moment qu'au bord du chemin que j'empruntais, la silhouette d'une personne que j'aurais probablement très bien identifier si j'avais fait plus attention. C'est en me rapprochant de plus en plus de la silhouette en question que j'entendis soudainement « Polina... » A l'annonce de mon prénom, je prenais une grande inspiration en réalisant qui venait de le dire. Je n'osais pas le regarder dans les yeux. Je m'étais arrêtée de marcher me postant à son niveau. Il m'avait attrapé la main, à son contact les battements de mon cœur s'emballaient ajoutant les frissons m'avaient traversé le corps tout entier. Je ne disais rien, je ne savais pas quoi dire. J'avais imaginé ce que j'aurais pu lui dire, J'avais imaginé tout les scénarios bien comme mauvais et finalement rien de se passait jamais comme on l'aurait imaginé. J'étais donc là dans le parc où il faisait nuit avec Ezekiel me tenant la main sentant qu'il me la serrait de plus en plus. J'essayais de débloquer ma main sans succès « Lâche-moi la main s'il te plait. » regardant sa main, je laissais mon regard se dirigeait vers son visage, osant le regarder dans les yeux.

Je n’arrivais pas à croire ce que mes yeux voyaient. Polina, plus belle que jamais, en face de moi. Je me sentais tout bizarre, mais cette sensation étrange n’était pas si désagréable. J’aurais voulu rester ainsi des heures… Pourtant, je savais très bien qu’avec n’importe quelle autre fille ça aurait été des paroles, un rapprochement rapide, un baiser, une nuit et terminé. Elle encore une fois, c’était bien trop différent.
Je la fixais, je ne pouvais m’y résoudre, les moments que j’avais passé à la regarder autrefois m’avaient bien manquer… Pourquoi ne pas en profité n’est-ce pas ? Elle n’apprécierait sûrement pas, mais peut importe, c’était si bon. Sa main dans la mienne, elle osa enfin me regarder, de ses prunelles profondes et intenses. Tout ça, pour me dire de lâcher sa main car apparemment, ses tentatives pour le faire elle-même n’avait pas fonctionné. Je lui lançais un sourire amusé, sans la quitter du regard, insistant, lui montrant que je n’avais pas peur, que j’aimais la regarder, tout de même. Puis, d’une voix naturelle je lui lançais : « mais si je la lâche, il y a de grande chance pour que tu t’en ailles tu sais. » Je la serrais alors un instant, puis la gardait, comme ma protégée dans ma main. Notre contact rendaient nos mains de plus en plus moites, dans l’air qui devenait de plus en plus frais. « et à vrai dire j’ai pas vraiment envie que tu partes maintenant… » Je regardais nos mains alors, comme pour m’assurer que tout allait bien de ce côté. Et puis, laissant mon esprit divaguer quelques instants, je repensais à la dernière fois que nous nous étions vu. C’est vrai que depuis l’accident… enfin… Oui l’accident de la buanderie, nous ne nous étions pas reparlé. Mais maintenant, maintenant il était temps. De toute façon, il fallait bien le faire un jour ou l’autre.
« je sais que t’en as pas envie, que j’vais encore paraître lourd, mais suis-moi s’il te plait… » je l’entrainais alors non loin de l’endroit où je m’étais assis tout à l’heure, entre les buissons, caché, sans que personne ne puisse venir nous déranger à l’avenir. Elle devait se douter que je ne lui ferais rien, du moins j’espérais qu’elle ne croit pas le contraire… Sans lâcher sa main, je la tirais encore et encore, contre son gré, toujours et sûrement, à s’asseoir à terre, puis desserrant un peu mes doigts contre les siens, je laissais le silence s’installer pour le briser quelque secondes plus tard. « Polina, je crois qu’il faut qu’on… Parle. Tu ne penses pas ? » je sentais qu’elle allait m’envoyer chier gentiment, à la manière princesse, comme elle savait si bien faire, mais qui ne tente rien n’a rien n’est-ce pas ? De toute façon, l’opportunité que j’avais à cet instant était bien trop importante pour la laisser s’enfuir loin et à jamais. Et comme je me l’étais promis, j’allais profité de chaque occasion qu’il m’aurait été donné pour m’amuser ou pour faire de ma vie quelque chose d’intéressant. Cette occasion était sans doute une des meilleures pour commencer : renouer le contact et la bonne entente avec elle, avec ma belle Polina. Cela aurait été compliqué mais jamais je n’aurais abandonné, jamais. Il s’était passé bien trop de choses pour qu’elles soient oublier. Bien trop de choses pour que notre relation se finisse ainsi et que je passe pour un connard accompli. Non je n’étais pas comme ça, dans le fond… En fait, surtout avec elle. Je mourais d’envie de savoir pourquoi et pour ça, il fallait simplement qu’elle daigne me parler, me répondre, me regarder pour voir la suite de notre aventure…
Et dans un vent qui me glaça le sang, j’attendais, impatient encore une fois, de retrouver la Polina d’autre fois. Il suffisait de prier… Ou pas puisque ça marchait pas. Espérer tout au moins, ça ne risquait peut être rien…

Un sourire amusé s'affichait sur ses lèvres, il était beau. Cependant, je ne trouvais pas ça si drôle. « mais si je la lâche, il y avait de grande chance pour que tu t'en ailles tu sais. » Un regard vers sa main qui emprisonnait la mienne. Il avait raison s'il prenait le risque de faire ce que je lui demandais, je ne perdrais pas une seconde pour partir de ce parc, loin de lui, pour ne pas à attendre sa voix qui le rendait si attirant, pour ne pas à le voir, pour éviter tout ça, tout ce remue-ménage qui se passait en moi dès que je le voyais. Je ne pensais pas sincèrement à avoir cette discussion dès le premier jour de la rentrée, non j'avais imaginé pouvoir l'éviter pendant au minimum une semaine, pour le coup ça a raté et plutôt en beauté. « et à vrai dire j'ai pas vraiment envie que tu partes maintenant... » Il était beau, c'était à peine croyable. Pendant toutes les vacances, j'avais essayé de comprendre ce que je ressentais vis-à-vis de lui et je n'arrivais pas à savoir exactement. En étais-je amoureuse ? Certainement, cela en était même flagrant. Mais, j'avais cette rancœur que je portais en moi, il ne voulait pas que je parte. J'avais envie de lui crier si fort que la seule chose que je désirais au plus profond de moi était qu'il me prenne dans ses bras, mais je ne pouvais pas. Je restais silencieuse, je préférais me taire évitant ainsi toutes paroles que je regretterais dès la seconde où je lui aurais dit. « Ezekiel, je... » « je sais que t'en as pas envie, que j'vais encore paraître lourd, mais suis-moi s'il te plait... » Je n'avais pas eu le temps d'émettre quelconque réponse que je me retrouvais à devoir suivre Ezekiel contre mon gré, car il était clair que le suivre dans le parc au beau milieu de la nuit n'était pas la meilleure des idées du moins aujourd'hui. N'ayant pas d'autre choix, je me laissais traîner par Ezekiel là où il désirait m'emmener. « C'est complètement ridicule, là. » Après tout, le bord du chemin était tout à fait correct pour avoir un échange courtois mais c'était sans compter sur Monsieur et ses superbes idées. Il faisait nuit, je ne voyais rien mais il semblait savoir où il allait étant donné la sureté de ses pas. Je me retrouvais sans vraiment comprendre assise dans l'herbe à côté d'Ezekiel. Je ne disais rien, il ne disait rien, nous étions là assis comme deux sombres idiots. « Polina, je crois qu'il faut qu'on... Parle. Tu ne penses pas ? » « Je voudrais récupérer ma main d'abord. » Je faisais en sorte de me délivrer de sa main. Il voulait parler, c'était quoi son problème. C'était au bout de deux mois, qu'il venait de réaliser qu'on devait parler, parler de ce qui s'était passé. J'aurais préféré en parler la semaine qui suit. En employant un ton plutôt calme mais néanmoins sec, je lui répondais. « Parler ? T'as été touché par la grâce Ezekiel ou quoi. » Je crois que je n'allais pas en parler tout de suite. J'avais dû mal à accepter ce qu'il s'était passé. Ce qu'il s'était passé ne me ressemblait tellement pas. Je lui en voulais tellement et je m'en voulais aussi. Je m'en voulais de n'avoir pas pu résister à tout ça mais je crois que je lui en voulais plus de l'avoir fait, de ne pas avoir réfléchi à ce que cela pouvait entraîner. Je prenais ma respiration essayant bien tant que mal de contenir mes émotions. « Je crois qu'il n'y a rien à dire. Il s'est passé ce qu'il s'est passé et on n'en parle plus. Je crois que c'est la meilleure chose à faire. » J'étais peu convaincante en essayant de paraître détaché des événements passés. Le vent se faisait sentir, moi qui n'avais mis qu'un gilet ridicule, cela m'apprendrait à sortir si peu couverte. Je regardais droit devant moi évitant à tout prix de le regarder. Je devais rester forte mais c'était si dur.

Après avoir subit ses critiques, nous étions assis, l’un à côté de l’autre, dans l’herbe. C’est vrai que cette démarche était carrément inutile, stupide même, mais j’aurais tout fait, pour passer le plus de temps possible avec elle en cette soirée. A ma question, elle me signala qu’il fallait d’abord que je lâche sa main. J’hésitais.. J’avais réellement peur qu’elle fuie et lui courir après l’aurait sûrement encore plus effrayé et rebuté contre moi mais je cédais, lui faisant confiance tout de même. Si elle s’en allait c’est qu’il aurait fallut que je trouve une autre approche, mais apparemment, pas besoin.
Et c’est d’un ton des plus poli mais qui à la fois vous fait bien réfléchir qu’elle me répondit. « Parler ? T'as été touché par la grâce Ezekiel ou quoi. » je la regardais, l’interrogeant du regard même si elle ne devait sûrement rien voir dans cette obscurité. J’attendais la suite avec impatience.. « Je crois qu'il n'y a rien à dire. Il s'est passé ce qu'il s'est passé et on n'en parle plus. Je crois que c'est la meilleure chose à faire. » le silence reprit alors place dans notre conversation, un long moment. Trop long sans doute puisque je crus qu’elle allait s’en aller.. Elle ne me regardait plus, ou pas du tout, j’en savais trop rien. J’étais peut être naïf de lui montrer à quel point je tenais à elle ainsi. C’était peut-être, et sûrement mal après tout ? Je restais pensif un temps et me reprit, sans pour autant vouloir être comme j’étais avec les autres. Il ne fallait pas qu’elle s’attache, je voyais bien où cela nous avait mener. Ça aurait dû être une amourette et je dis bien, amourette, pas de relation d’un soir ou de relation cachée, même si… Allez, je n’avais plus une minute à perdre désormais elle devait s’impatienter.
« Si c’est ce que tu souhaites… » puis cherchant encore à gagner du temps, je tentais autre chose. « et si on reprenait tout à zéro ? Comme si… on en était juste au stade "amis" ? » ma phrase était très puérile, j’en avais rien à faire. Je voulais pas la perdre bon sang ! Je le voulais pas. Et puis, je savais très bien que recommencer à zéro n’était pas trop possible mais, je n’aurais sûrement pas refait les mêmes conneries au moins. Je la regardais et d’un instinct inconnu, j’enlevais le sweat qui me couvrait les épaules pour le glisser sur les siennes. Il faisait bien trop froid pour une jeune femme en tenue légère comme elle pour un soir. On approchait en plus du couvre feu, de plus en plus et je n’avais toujours pas envie qu’elle s’en aille, quitte à désobéir aux règles, peut m’en importait personnellement. Il fallait maintenant, trouver encore quelque chose pour perdre du temps, mais… pas trop brusquement. Je réfléchissais alors à une solution sans pour autant trouvé immédiatement, mais je savais qu’au moment propice, l’improvisation ne m’aurait pas manquer.
Lui souriant très légèrement, je regardais toujours ses yeux que j’apercevais à peine dans la nuit sans lune, de plus en plus obscure…

Il ne disait rien, peut-être était-il d'accord, mais au fond de moi j'espérais que non. Il ne pouvait pas être d'accord avec moi, je n'étais même pas d'accord avec moi-même. Ce que je venais de lui répondre je ne le pensais pas vraiment, je ne le pensais pas du tout même. Finalement, il lâcha un « Si c'est ce que tu souhaites... » Je ne souhaitais pas ça, je ne pouvais pas faire comme s'il ne s'était rien passé, je ne pouvais pas simplement oublier, car c'était bien trop douloureux. Sa première fois est quelque chose qu'on est supposé se rappeler toute sa vie, alors cela voulait dire que j'allais m'en souvenir toute ma vie ? Il y avait de forte chance pour que cela soit le cas. Je n'avais pas imaginé ça dans une buanderie, non plutôt une simple chambre, mais avec une touche de romantisme, mais apparemment rien ne se passe comme on l'imagine. « et si on reprenait tout à zéro ? Comme si... on en était juste au stade "amis" ? » Reprendre à zéro, mais cela ne voulait rien dire reprendre à zéro. Ce n'était pas comme si nous avions commencé une partie de Monopoly et que l'on voulait reprendre à zéro. Ce n'était pas comme si nous avions regardé un film et que l'on avait raté dix minutes alors on décidait de le reprendre à zéro. Une relation humaine ne peut pas se reprendre à zéro, il n'y avait pas de bouton reset comme sur les réveils. Reprendre à zéro voulait dire effacer tout ce que l'on avait vécu. Cela pouvait paraître étrange, mais je n'avais pas envie d'oublier, d'oublier tout ce qui s'était passé entre nous-même le fait d'avoir couché avec lui parce que j'avais au plus profond de ma mémoire des jolis souvenirs de nos moments passés. J'avais encore des photos de lui sur mon téléphone, pendant toutes les vacances j'avais en fond d'écran une photo que l'on avait pris au bord du lac, elle était belle cette photo. Lorsque j'entendais mon téléphone sonnait, j'espérais telle une fille désespérée que cela soit son nom qui s'affichait, mais ce n'était pas le cas. Aucun contact et au premier que l'on avait il me proposait de faire comme si on était au stade amis. « Tu penses vraiment ce que tu dis ? » J'avais besoin de savoir s'il était réellement sérieux et toujours fidèle à moi-même, j'avais employé un assez sec je ne voulais pas paraître tourmentée parce que je devais me montrer forte au moins devant lui, je pourrais toujours aller pleurer dans mon lit après cette entrevue. Je le sentais me mettre sur mes épaules, son sweat pouvant humer son parfum, celui que je vaporisais sur mon doudou ce qui peut paraître assez puéril mais j'aimais m'endormir avec cette impression qu'il était là tout près de moi. L'attention qu'il venait d'avoir été tout à fait charmante. Je tournais la tête vers lui « Je ne peux pas être ami avec toi, Ezekiel et encore moins reprendre à zéro. » Il venait de perdre le sourire qu'il avait sur le visage. Cette fois-ci, je le pensais vraiment, je ne pouvais pas être ami avec lui surtout lorsqu'on voyait ce qui nous était arrivée. Après tout, nous avions été amis avant de finir dans la buanderie. Une amitié formidable, mais qui ne nous avait pas empêchés de nous embrasser dans cette drôle de villa. Je ne pouvais pas être ami avec lui, c'était un fait, mais je ne le voulais pas. Je ne voulais pas être son amie, car je sais que je ne le supporterais pas alors quitte à souffrir je préférais le faire loin de lui (aussi loin que je le pouvais du moins). « Faudrait peut-être que j'y aille. » Je ne voulais pas y aller, mais il commençait à se faire tard même si je devais avouer que de passer du temps avec Ezekiel était plutôt agréable même si c'était tendu entre nous, même si cela aurait pu être mieux, plus intense, plus joyeux cela restait tout de même Ezekiel.