JAZMIND'AMOUR ♣ Cela pourrait peut-être le rendre heureux.
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Sujet: JAZMIND'AMOUR ♣ Cela pourrait peut-être le rendre heureux. Mar 26 Avr 2011, 19:10
Gainsbourg savait que cela faisait plusieurs heures qu’il ne dormait pas, mais il luttait voulant garder ses paupières closes. Pourtant, sans s’en rendre compte, parti dans ses pensées, sa force se dissipa, et doucement ses yeux s’ouvrirent. Dehors la lumière était claire, illuminant sa chambre. Le jeune homme avait passé une nuit atroce, comme depuis un moment maintenant. Il en avait assez des cours, des difficultés habituelles, de ce quotidien agaçant. Sans cesse, il repensait aux erreurs involontaires qu’il accumulait, encore et encore. Il avait besoin de prendre l’air, il avait besoin d’un renouveau. Un renouveau qui pourrait lui faire changer les idées, le faire oublier certains problèmes. Mais quoi ? Lui-même ne peut répondre à la question. Qu’est-ce qui pourrait rendre heureux un infirme ?
Quelle heure était-il ? Peut-être que Gainsbourg l’ignorait, mais il était tard. Il avait passé toute une après-midi dans son lit. Et cela pouvait paraitre comme une évidence, mais non, il n’allait pas spécialement bien. Ses colocataires avaient beau essayer de le faire bouger, en vain. Il y avait peut-être une seule chose qui pouvait le faire sourire, une seule et simple petite chose.
Difficilement, il sortit de son lit chaud, douillet. Fatigué, on pouvait apercevoir de vilaines cernes sous ses yeux aveugles. Il sortit de sa chambre, avec un peu de mal, saluant les garçons. Il avait pris connaissance des moindres détails de la pièce ; Il savait où était rangée chaque chose. Un quelconque dérangement d’un simple objet pouvait le mettre en rogne. Que voulez-vous ? Secouant la tête, de sa main, il se dirigea vers la salle de bain. Il se déshabilla de son short ; Un short assez court, gris. Il s’aventura sous l’eau chaude lui brûlant la peau comme il aimait. Laissant couler l’eau, il voulut rester sous ce jet de bien-être pendant plusieurs heures encore. Mais l’impossibilité de l’action dissipa son plaisir. Son gel douche frais le lava, rendant alors sa peau rayonnante. Contre son gré, ses pieds sortirent de la douche, et son corps s’enroula dans une serviette de bain. Ses mains suivirent l’action de l’essuyer soigneusement la peau, sans pour autant que son esprit suive.
Gainsbourg se dirigea vers sa chambre, sentant une fraicheur nouvelle lui parcourir la peau. Il fit un sourire, en guise de remerciements auprès des deux autres. Il avait l’air de faire beau, et cela en était une bonne nouvelle. Les mains sur la surface de ses vêtements, il attrapa une chemise ainsi qu’un pantalon court, les enfilant avec vitesse. Il passa une main dans ses cheveux, afin de les relever avant de partir, oubliant ses lunettes.
Je connaissais ce chemin par cœur. Ce chemin qui menait à cette plage, endroit des mille souvenirs, endroit de ma nostalgie. Il était déjà tard, le soleil venait à se coucher. Je ne le voyais pas, mais je distinguais une tâche des plus étranges sur ma droite. Peut-être que je me trompais mais toujours est-il que je n’étais pas censé rester à une telle heure, dehors. Du moins, seul. Mon handicap me rendait fragile et je ne pouvais me permettre de beaucoup de choses, hélas. J’étais condamné, cela depuis hier jusqu’à demain.
Alors qu’il traversait ce chemin, Gainsbourg pensa à maintes choses ; dont une en particulier. Jazmin-Grace, celle qui faisait battre son cœur. Il l’avait rencontrée depuis maintenant, plus d‘un mois. Et leur relation était des plus compliquées ; En effet, ces deux étudiants s‘attirent mutuellement, n‘allant pas plus loin que des gestes tendres. À première vue, on pourrait croire qu‘il s‘agit de deux meilleurs amis. Et pourtant. La demoiselle a voulu se rapprocher de notre infirme à plusieurs reprises, mais il a toujours repoussé ses avances. Pour quelle raison ? Il ne comprend pas pourquoi elle reste avec lui. Qu‘avait-il de plus ? Était-ce pour sa popularité d‘avoir un aveugle à son tableau de chasse ? Était-ce tout simplement de la pitié ? Il voulait savoir et c‘était ainsi qu‘il l‘avait vue, pour la toute dernière fois. Il tenait à avoir des arguments précis, des preuves afin qu’il sache qu’elle l’aimait vraiment.
Cela pourrait peut-être le rendre heureux ; entendre des douces paroles de la part de Jazmin-Grace au creux de son oreille, déposer ses lèvres sur les siennes avec tendresse, l’entourer de ses bras et pouvoir la sentir contre son torse. Cela, comme un vrai couple. Il en oublierait son handicap, et ne serait plus différent. Un rêve ? Peut-être. Arrivant à la plage, le vent se faisait plus frais. Qu’importe. Enlevant sa paire de chaussures, ses pieds s’enfoncèrent dans le sable presque chaud. Les cheveux dans le vent, il ferma ses yeux. Ses yeux différents, ses yeux impuissants. Le bruit de l’eau, s’écrasant sur les rochers, sur le sable. L’odeur de l’eau salée, et cette odeur alléchante ; Son parfum. Elle était là, Jazmin-Grace était venue. Laissant ses yeux fermés, ses bras le long de son corps, il resta de marbre. « Je savais que tu viendrais. »
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Sujet: Re: JAZMIND'AMOUR ♣ Cela pourrait peut-être le rendre heureux. Mer 27 Avr 2011, 10:37
Gainsbourg. Un jeune homme à qui je pensais continuellement, qui hantait mon esprit. Cherchant à savoir ce que je ressentais. Pourrais je lui donner un jour une réponse ? Je l'ignorais. Comment pourrais je lui prouver que je l'aimais ? Chaque jour cette crainte, ces yeux clos ou vides. Jamais il ne serait entièrement convaincu de mes sentiments à son égard. Je pourrais le blesser, involontairement, qu'un de mes gestes, mes actes soit mal prit. Cette crainte serait constante. Nous rongerait, peut-être, l'un comme l'autre, avec le temps. Questions incessantes tourmentant mon esprit.
Habillée d'une robe blanche légère, les pieds chaussés de semelles compensées et les cheveux étirés en un chignon défait par le vent de printemps, j'avais quitté ma chambre, une chambre vide, où tout le monde avait déserté. Laissant simplement quelques affaires étalées sur le sol. Un parfum flottant. Aujourd'hui, je ne pourrais vous dire ce que j'ai fais, si ce n'est que de penser. De rêver. De rêver qu'il pourrait un jour me voir, que ses yeux s'éveilleraient miraculeusement. Il les poserait sur moi, les doutes se dissiperaient. Il pourrait voir, rien que dans mon regard, que mes sentiments étaient véritables. Mais ce n'était, que des débris de rêves, de la folie. La folie de l'espérance. Je m'égarais, sans m'en rendre compte, j'avais marché jusqu'aux jardins de Wuthering Heights. Les fleurs écloses sous la lune miroitante. Je ne savais pas où aller, j'avais simplement envie de solitude. De solitude pour remettre de l'ordre dans mes pensées...
Je sortis de l'établissement, regagnant le trottoir où jonchait quelques déchets emportés par le vent. Les lampadaire pour seul éclairage, et seul le bruit des véhicules au loin était audible. Chaque soir, à Rosewood, tout était calme, comme si la ville était victime d'un couvre feu passé dix-neuf heures. Désertée. Ma robe virevoltait derrière moi, et l'espace d'un instant, je me sentis légère, oubliant pour la première fois depuis un mois, tous ces doutes. Le coeur un peu plus léger. Je pris finalement le chemin de la grande plage, envoutée par le bruit des vagues, et la brume salée qui vint effleurer ma peau légèrement halée par le soleil qui était revenu il y a maintenant quelques semaines. Je me laissais tomber dans le sable pour mieux savourer encore l'air marin. Les minutes passèrent sans que je ne me lasse de cette atmosphère reposante, quand, soudain, une silhouette attira mon attention. Une démarche hésitante, comme un fantôme qui se promène, ces mêmes cheveux bruns. Gainsbourg. Un haut-le-coeur quand je le vis s'asseoir dans le sable. Que faisait-il ici ? Seul. Oui, j'étais effrayée, j'avais peur, un peu, j'ignorais ce que je faisais quant à ma relation avec lui. Mais j'écoutais mon coeur, mon coeur qui martelait ma poitrine dès que je le voyais. Ma respiration se saccadait. Mes jambes tremblaient presque, se dérobant sous mon corps frêle et las. J'aurais pût lui dire ce que je ressentais, si seulement je le savais, lui décrire ce qu'il se passait à l'intérieur de moi. Mais il ne comprendrait probablement pas. Lui me voyait comme toutes les autres, une fille à la recherche de popularité, une fille prête à l'aider pour que la vie lui soit plus aisée. Mais ne n'était pas cela. J'aurais tant donné pour voir la lueur, cette lueur dans ces yeux. Je n'avais jamais aimé. Comment savoir ce qu'était l'amour si jamais vous ne l'aviez ressenti ?
Je me levais, restant debout, j'aurais pût fuir, fuir mes sentiments pour éviter de souffrir, et de le faire souffrir, fuir, pour ne pas a avoir a avouer ce que je ressentais. Fuir. Mais non, je désirais savoir, connaître la vérité. Pourquoi me rejetait-il ? Ne désirait-il pas la même chose que moi ? Pourquoi voulait-il que je lui prouve mon amour ? Malgré tous mes efforts, toutes mes tentatives, en vain, je n'arrivais pas à me mettre dans sa peau. Frustration. Vivre sans voir la beauté de ce monde, les gens qui l'entourait. Et même moi, lui plairais-je si il avait la vue ? Je ne le saurais jamais, et pourtant cette question revenait incessamment. C'était l'une des plus fréquentes. Finalement, je fis quelques pas, avant d'ôter mes chaussures qui s'enfonçaient dans le sable encore chaud. Lentement, je m'étais approchée de lui. Je ne dis rien. Le silence lourd. Quand il prit parole.
GAINSBOURG - « Je savais que tu viendrais. »
Sa voix dure me blessa malgré moi. Ne désirait-il pas ma présence ? Jamais je ne comprendrais la froideur dont il faisait preuve avec moi. J'ignorais même si je désirais le savoir. Le silence se réinstalla entre nous tandis que j'esquivais sa remarque, ne sachant pas comment je devais la prendre. Il n'avait toujours pas ouvert les yeux, je me renfrognais. Mon chignon se défit lorsque je m'abaissais pour être à son niveau, quelques mèches de cheveux venant par mégarde frôler son visage blanc, dénué de toute expression.
JAZMIN-GRACE - « Est-ce que je peux te tenir compagnie ? »
Ma voix se voulait douce, fluette et hésitante. Je redoutais quelque peu sa réponse. Je ne supportais pas qu'on me rejette. Par lui, était la pire des choses que l'on puisse me faire. J'étais bien plus sensible que je ne le laissais bien paraître, mais jamais il ne verrais l'expression de mon visage à ce moment là. L'instant précédant sa parole se fit longue, et mes yeux se portèrent sur l'horizon, sur la mer qui nous faisait face. Nous ne voyons plus grand chose, la nuit avait déjà engouffré une grande partie du paysage dans son manteau noir, seul une petite tâche orangée était encore visible sur notre droite. La lune répandait son voile blanc sur le visage de Gainsbourg, le rendant angélique. Je l'imaginais ouvrir les yeux, des yeux d'un bleu azur miraculeusement dotés de la vue, il me regarderait, les plongerait dans les miens, tandis que je m'y perdrais. Il me prendrait dans ses bras, me bercerait, suivant le bruit des vagues. La notion du temps et de tout autre chose disparaitrait. Rien que nous deux. Mais ça aussi, ce n'était que des rêves, ce n'était pas réel. Et nous étions bien loin de cette image de bonheur que je projetais. Mais malgré tout, je l'aimais, et quoi qu'il en pense, j'en étais certaine... J'ignorais juste comment lui dire, trouver les bons mots pour ne pas qu'il comprenne autre chose, mais c'était quelque chose pour laquelle je n'étais pas douée. Parler, pour exprimer mes sentiments. Pour moi, où le regard avait toujours beaucoup compté, lire dans ses yeux la sincérité. Avec lui ça m'était impossible, et je ne pouvais me fier qu'à sa parole. Une parole dure, tranchante, et indifférente.
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Sujet: Re: JAZMIND'AMOUR ♣ Cela pourrait peut-être le rendre heureux. Mer 27 Avr 2011, 17:58
Une journée à ne rien faire, une de plus. Sans s’en rendre compte, Gainsbourg accumulait cet ennui quotidien. Il est vrai que lorsqu’on est handicapé, que l’on nous a ôté la vue, on voit la vie différemment. On voit cette obscurité, cette obscurité constante. Une obscurité différente que lorsque la nuit a déposé son voile sombre. Mais, notre jeune homme s’était habitué. Une habitude des moins dérangeantes, mis à part une peur incessante. Une peur qui pourrait vous ronger jusqu’aux os, la peur d’oublier. Il serait difficile de croire que l’on a vécu une quinzaine d’années, ébahi devant un monde sans fin. Un monde merveilleux s’offre à chacun d’entre nous, un monde qui mérite d’être découvert. Et dans ce petit bonheur, on y trouve notre famille, nos proches ; Le visage de nos parents, de celle ou de celui qui fait battre notre cœur. Certains racontent que l’on ne peut oublier quelqu’un, que l’on ne peut oublier un visage. Gainsbourg ne croit pas à cela ; Lorsqu’on vit dans le noir et que l’on ne peut que le voir, tout s’éloigne. Tous ces sourires, tous ces éclats, tout. Tout cela ne sont que des souvenirs, des souvenirs qui deviendront de plus en plus vagues et qui seront, à jamais, oubliés. En y pensant, Gainsbourg en devient très fragile. Cette pensée, cette probabilité, le rend de plus en plus faible. On aperçoit cette fragilité et cette impuissance sur les traits de son visage, ses yeux vides s’humidifient. On pourrait croire qu’il pleure, alors qu’en fait, tout se passe intérieurement.
Il avait décidé d’aller à la plage. Lieu paisible, romantique. Lieu de bien-être. Le jeune homme en avait assez des bruits urbains, de l‘école. Aujourd’hui, il n’y avait pas cours. Une promenade au bord de l’eau était recommandable, à ne pas négliger. Le temps pouvait le permettre, il n’y avait pas de quoi hésiter. Souvent, aller à un lieu qui nous plait peut nous faire oublier. Non pas des visages, mais des problèmes.
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Il ne la voyait pas, mais l’avait entendue. Aussi étrange que cela puisse paraitre, depuis son opération, Gainsbourg avait développé une ouïe spectaculaire. Cela était un énorme avantage, bien-sûr. Il avait eut quelque chose en échange, comme dirait sa mère. Assis sur le sable tiède, il la savait derrière lui. Et c’est ainsi qu’il prit la parole. Il n’y avait aucun sous-entendu méchant derrière celle-ci. Jazmin-Grace ne devait croire de telles sottises, et n’avoir aucun doute. Elle devait le comprendre ; Il était épuisé, épuisé de ce quotidien. Et, il évitait de se faire des rêves sur les arguments qu’elle pouvait donner. Pour lui, il ne valait rien. Et, il avait peur de ne pas la rendre heureuse. Depuis qu’il a perdu la vue, il n’est jamais tombé amoureux. Jazmin-Grace était une exception, il fallait croire. Il tenait à lui montrer, de tout son cœur. De lui montrer que même sans sa vue, il était capable de beaucoup de choses.
Tout s’accéléra lorsque la jeune femme vint à s’accroupir, à ses côtés. Ses mèches de cheveux balayèrent le visage de Gainsbourg, lui donnant de légers frissons. Des caresses involontaires. Au ressenti de celles-ci, il ne put s’empêcher de faire un sourire en coin. Doux et sincère. « Est-ce que je peux te tenir compagnie ? » Question inutile. Il ouvrit la raison de son handicap, et à la demande de la belle, ses yeux bleu d’azur se posèrent sur celle-ci. Ayant tourné légèrement la tête, il l’imaginait sublime à en couper le souffle. Il ne lui a jamais posé la question de comment était son apparence. D’après les autres et son imagination, elle était très belle. La voix de Jazmin-Grace résonnait encore dans sa tête. « Tu ne devrais pas poser cette question … » Sa tête pencha sur le côté. « … Puisque tu connais déjà la réponse. »
La situation aurait pu être gênante, et pourtant. Il la savait à ses côtés, proche de lui. Elle seule pouvait le faire sourire, le rendre heureux. Il lui appartenait, en y réfléchissant bien. Gainsbourg a toujours rêvé de Jazmin-Grace, de leur futur. L’amour pouvait rendre fou, n’est-ce pas ? Ce moment était parfait ; Deux étudiants amoureux face à l’océan, paisible et magnifique. On pouvait entendre le bruit des vagues. Le soleil n’allait tarder à se coucher, mais servait en guise de lumière. L’aveugle ratait une scène qui pourrait être la plus belle de sa vie. Baissant la tête, il ne savait que dire ou plutôt, par quoi commencer. Jamais il n’a parlé de son passé, du moins, pas encore. Il avait hâte de savoir les futures réactions de la fille, le réconfort qu’elle lui offrirait en apprenant ses peurs, ses doutes et ses questions agaçantes. Il avait hâte, oui.
La main de Gainsbourg approcha de Jazmin-Grace, la cherchant avec délicatesse. La main se promenant dans le vide, elle finit par atteindre celle de la demoiselle. Comme s’il s’agissait d’une chose extrêmement fragile, il la prit dans la sienne, en étant le plus doux et attentionné possible. Il avait longuement espéré ce geste, pourtant si banal. Pour lui, c’était un début. Peut-être le début d’une histoire. Peut-être une pointe de tendresse afin de lui montrer à quel point, elle pouvait le rendre fort, à quel point il se sentait bien. Relevant les yeux vers ceux de la brune, il voulut paraitre sincère. « Je t’attendais. »
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JAZMIND'AMOUR ♣ Cela pourrait peut-être le rendre heureux.
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