♔ orphée & polina →

know my enemy

C'était un de ces jours ordinaires qui constituaient le quotidien d'Orphée depuis qu'elle était rentrée à Wuthering Heights. Elle ne pouvait dire si c'était quelque chose de négatif à ses yeux ou si elle appréciait réellement cela. La vérité, c'était qu'elle commençait à se lasser de Rosewood et de son régime si peu ordinaire. Elle s'ennuyait ici et aurait voulu pouvoir prétendre à plus de libertés. Mais pour rien au monde, elle ne l'aurait avoué, elle était bien trop attachée à l'image qu'elle s'était durement forgée. Personne ici ne la connaissait comme celle qu'elle était réellement. Ils ne voyaient en elle que ce qu'elle voulait bien leur faire voir. Une petite fille sage et travailleuse, la petite fille modèle que tous les parents rêvent d'avoir, c'est tout ce qu'elle était à leurs yeux. En vérité, elle était tellement plus que ça. Mais quelle importance, dans la vie, tout est une question d'apparence. C'est la seule chose qui compte. C'est pour ça qu'il n'y avait personne pour s'imaginer combien elle se sentait mal à l'intérieur. Cette simple constatation lui coupa le souffle et l'obligea à s'arrêter quelques secondes dans l'escalier. Elle recommençait à respirer avec difficulté, comme oppressée, écrasée par l'absence de sens à sa vie. La cloche avait sonné et les élèves se précipitaient déjà pour ne pas arriver en retard à leur cours. Pourquoi donner une raison supplémentaire de se faire punir ? Ils passaient à côté d'elle, ils la frôlaient, la bousculaient mais ne s'en souciaient pas. Ils passaient à côté d'elle mais ne la voyaient même pas, tant ils étaient focalisés sur leur propre personne. Et Orphée réalisa qu'il valait mieux l'ignorer. Il valait mieux faire comme si elle n'avait rien remarqué, comme si elle était heureuse, comme si elle pensait réellement qu'il y avait encore un espoir à avoir dans ce monde. Peu importe, elle avait toujours été douée pour simuler. Tellement douée que personne n'avait jamais compris qui elle était en vérité, pas même ses parents. Il y avait juste eu Perry pour comprendre. Perry, son seul véritable ami, son seul véritable petit-ami. Perry à qui elle avait confié tous ses secrets. Perry qu'elle avait aimé de cet amour si fort qu'il avait fini par l'effrayer. Perry qu'elle avait abandonné. Un instant, elle se sentit incroyablement honteuse et se laissa tomber sur une marche. La tête appuyée contre la rambarde, elle observait les gens descendre et monter dans un geste si routinier qu'il en devenait sans importance. Bientôt, le silence revint et elle s'efforça de cesser sa rêverie pour revenir à la dure réalité. Encore à moitié endormie, elle se releva et fonça droit dans une grande blonde qui venait d'apparaître soudainement devant elle. C'était si brusque qu'elle en oublia de s'excuser.

voilà pour ce rp que je t'avais promis je sais qu'il n'est pas long mais j'ai toujours du mal à commencer des sujets. j'espère que ça t'ira.

Il était temps de reprendre les bonnes habitudes et se lever plus tôt que durant les vacances pour se rendre à la salle de banquet pour prendre son petit déjeuner. WH était très à cheval sur tout ce qui concernait les horaires. Le petit-déjeuner était servi de 6h45 à 7h45 et évidemment le premier debout, le premier servi. En ce qui me concernait, je me levais à 6h45, j'enfilais ma combinaison réservée pour le petit-déjeuner. C'est une tenue confortable et je ne voulais pas prendre le risque de tâcher la tenue que je comptais mettre pour la journée malgré le fait que je mange avec correction. Je portais mes lunettes de vue que je mettais que pour le petit-déjeuner et le soir après ma douche, sinon habituellement j'avais des lentilles de contact, j'étais myope comme une taupe. Je buvais ma dernière gorgée de jus d'orange et je débarrassais ma table attrapant le bol qui contenait mon muesli. Je me dépêchais de sortir du domaine pour me rendre au pavillon des filles pour me vêtir. Il était 7h20, j'avais de la marge. J'avais fini par m'habituer à partager ma chambre avec d'autre fille, à vrai dire depuis que mes parents m'avaient envoyé dans ce pensionnat, j'avais appris à faire certaines choses dont faire ma lessive chose que je n'avais jamais faite auparavant. Au départ, ma mère en avait fait toute une histoire lors de la rentrée de mon frère, mais avait finit par abdiquer sur conseil de mon cher père. Il y avait la bonne vielle agitation matinale dans le pavillon, toutes les filles courraient dans tous les sens entre la salle d'eau, leurs placards, la chambre de leurs amies et c'était ainsi tous les matins. On finit par s'y faire, on rentre dans le moule et puis être avec pleins de filles cela ressemble à une sorte de colonie enfin c'est ce que certaines disent, je ne suis jamais allée en colonie. La porte de ma chambre était encore fermée, je pénétrais dans une salle encore sombre. « Tu dors, encore, Lève toi si tu veux manger. » Je me dépêchais d'aller ouvrir les rideaux pour laisser passer un peu de jour. « Polina, tu me soûles. » « Il est 7h35. T'as dix minutes. » J'étais de dos face à mon armoire mais j'imaginais très bien ma voisine de chambre se levait en sursaut encore en pyjama partir en courant vers la salle de banquet ce qui me faisait sourire. Je regardais mon placard désespéré, j'avais beaucoup trop de vêtements pas que cela me déplaise, mais je crois qu'il ne supporterait pas des cintres en plus. Finalement, j'optais pour une jolie jupe beige, une chemise blanche à laquelle je rajoutais autour de mon cou un carré Hermès dans les tons orangés, enfilé des ballerines ainsi que le blazer du pensionnat qui était obligatoire. Je me coiffais d'une tresse et me maquillait en vitesse. Je me maquillais assez légèrement, je crois que je ne supportais pas si bien le maquillage que ça, heureusement pour moi que ma peau ne me faisait pas des siennes. Je regardais ma montre, 7h50, ainsi j'avais dix minutes pour me présenter devant ma salle de français, easy. Les pavillons n'étaient pas si loin du domaine principal ce qui était une aubaine. J'attrapais mon Muse 2, un Saint-Laurent, que je mettais sur mon épaule. J'avais beaucoup trop de sac, j'adorais les sacs et je ne saurais l'expliquer, mais à chaque fois que j'achetais un nouveau sac, j'avais ce sentiment de bonheur ce qui pourrait être stupide vu que ce n'est qu'un sac, mais chaque sac est unique. Je marchais d'un pas rapide, il y avait beaucoup de monde qui montait, descendait. Je venais de prendre les escaliers. Évidemment, j'imaginais que ma journée allait être banale, mais au moment où j'allais emprunter les escaliers, une blonde me fonça dedans. J'allais continuer mon chemin, car ce n'était pas rare de se faire bousculer par tout le monde sauf que la plupart du temps, les personnes s'excusent immédiatement sauf que la bonde en question ne l'avait pas fait. Je me plantais devant elle et lui lançais « La politesse, ça te dit quelque chose ? »

En temps normal, Orphée se serait immédiatement confondue en excuses et aurait lourdement insisté sur le fait qu'elle était vraiment désolée. Pas cette fois. Il y avait quelque chose dans l'attitude de la fille qui l'horrifiait. Elle s'était plantée devant elle et la fixait méchamment. « La politesse, ça te dit quelque chose ? » Sa voix était sèche et dure. Elle n'avait rien d'amical. Orphée la détailla d'un rapide coup d'œil. Elle était blonde, avec des cheveux plus clairs que les siens, et portait des habits assez jolis qui lui donnaient l'air d'une fille respectable. Elle n'avait rien d'une rebelle comme l'était cette enquiquineuse de Zara et le sac Saint-Laurent qu'elle portait sur son épaule la renseignait sans mal sur son statut. Sans doute une de ces aristocrates qui se croient tout permis sous prétexte qu'elles ont du sang noble dans les veines. Personnellement, Orphée était persuadée qu'elle valait mieux que la plupart d'entre eux dans le sens où elle travaillait dur pour réussir dans la vie et qu'elle n'avait rien d'une enfant pourrie-gâtée qui dépensait sans compter. Elle toisa un instant la grande blonde, s'efforçant de la juger. Elle avait l'air d'une de ces filles à papa qu'elle abhorrait. D'un autre côté, elle n'avait pas tort. Il était vrai qu'Orphée ne s'était pas excusée de l'avoir bousculée, ce qui n'était absolument pas convenable et qui devait passer pour totalement irrespectueux aux yeux d'une fille telle qu'une aristocrate. Plus Orphée se taisait, plus la tension montait entre elles et elle s'imagina un instant calmer le jeu. « Excuse-moi, je suis désolée de t'avoir foncé dedans. » Elle s'imaginait peut-être qu'avec ces excuses, elle avait gagné mais elle avait tort, Orphée n'avait pas dit son dernier mot. Depuis qu'elle était à Wuthering, elle avait appris à se faire entendre et à ne pas se soumettre gentiment devant les abrutis qui pensaient que l'argent et la noblesse leur apportaient une supériorité irréfutable sur le commun des mortels. « Je reconnais que j'aurais dû m'excuser plus tôt mais je ne suis pas non plus ton chien. Sous prétexte que tu es la descendante de quelque aristocrate inutile, tu t'imagines que tu vaux mieux que moi. Grande nouvelle, ce n'est pas le cas. Alors je te conseille de ravaler ton arrogance et de me laisser en paix. » La grande jeune fille avait l'air plutôt choquée et surprise, ce qui n'étonnait pas vraiment Orphée. Peu de gens s'autorisaient à s'adresser ainsi à ceux qui détenaient le pouvoir à Rosewood. Si elle avait été d'un naturel plus posé et plus indulgent, elle aurait sans doute laissé passer ces paroles et se serait contentée de lui lancer un regard haineux mais elle était rancunière et ne supportait pas qu'on la prenne de haut. Néanmoins, Orphée n'était pas idiote et savait qu'elle devait prendre au sérieux les aristocrates. Ici, ils étaient privilégiés et n'appréciaient sans doute pas que des roturiers s'autorisent à lui parler d'une telle manière. Un jour, ça pouvait très bien lui retomber dessus, même si elle était une élève modèle. D'autant qu'elle n'avait pas la moindre idée de l'identité de la fille à qui elle s'adressait. « Maintenant, si tu veux bien m'excuser, j'ai des choses plus importantes à faire que de parler avec toi, même si je suis particulièrement ravie d'avoir pu discuter avec toi. » Après ses propos railleurs, elle lui offrit un sourire moqueur et se prépara à tourner les talons.

« Je reconnais que j'aurais dû m'excuser plus tôt, mais je ne suis pas non plus ton chien. Sous prétexte que tu es la descendante de quelque aristocrate inutile, tu t'imagines que tu vaux mieux que moi. Grande nouvelle, ce n'est pas le cas. Alors, je te conseille de ravaler ton arrogance et de me laisser en paix. » Que lui arrivait-il, pourquoi montait-elle sur ses grands chevaux, pensait-elle réellement qu'elle pouvait faire le poids contre moi. Je la toisais du regard, surprise. « Plait-il ? » Attendant une réponse de sa part. Après on entend dire que 'les aristos' cherchent toujours les histoires. FAUX. En me levant ce matin, ma bonne humeur était plutôt à cent pour cent et elle a réussi à descendre sous la barre des 50% en l'espace d'une seconde et demie à cause d'une pauvre blondasse qui n'avait rien d'autre à faire que de rester planter là dans les escaliers. J'avais raison, elle avait tort. Monsieur Hallorhan aurait été de mon avis. La situation était si banale, elle me rentre dedans elle s'excuse, POINT. Entre nous, s'il ne lui avait pas pris cette envie de vouloir l'ouvrir comme si elle venait d'être touché par la grâce, j'aurais probablement poursuivit mon chemin pour atteindre ma destination finale, mais non madame je ne sais quoi, avait décidé d'en faire des siennes. Dans le pensionnat, il y avait toujours des personnes comme ça que l'on n'arrive pas à comprendre et que l'on ne comprendrait probablement jamais. « Non, décidément non mon chien a plus de classe. » Mes parents possédaient un chien, une idée de ma mère c'était le chien de la famille. C'était un magnifique beagle prénommé Monsieur Dookie. « Tu n'as pas encore rencontré Monsieur Hallorhan, je suppose. » Monsieur Hallorhan était le professeur de bonnes manières et de politesse que j'appréciais beaucoup. Je la regardais de haut en bas, regardant la manière dont elle s'était habillée. « Non, probablement pas. » Je la regardais à nouveau dans les yeux bien que je sois plus grande qu'elle (1m78). Cela aurait du lui en dissuader de me parler dans le genre intimidante (je ne l'étais pas tant que ça) Je crois que mon visage était trop doux pour être intimidante. Mon frère était intimidant, moi non pourtant j'avais essayé de faire comme lui. Tu parles, j'en ai perdu du temps à m'entraîner à être intimidante, peu importe. Cette fille, je l'avais cernée, elle devait détester tous les aristocrates et vu sa tenue, elle n'en était pas une, j'aurais mis ma main à couper. Un sourire hypocrite sur mes lèvres. « Jolie et Orgueilleuse, tu vois l'imagination c'est aussi un fléau. » Elle pensait valoir mieux que moi, FAUX. J'étais probablement mieux qu'elle c'était un fait. La laisser en paix, c'était elle qui s'était énervé pour rien et maintenant c'était trop tard, je n'allais pas la laisser en paix. « Je ne veux pas paraître désagréable avec toi, j'ai d'autres occupations plus urgentes, plus importantes et beaucoup plus intéressantes que d'écouter ton flot de paroles car non, tu n'es pas assez intéressante pour que je te porte quelconque attention mais si tu veux un conseil rentre dans le moule. » C'était vraiment sincère, elle croyait que j'étais la seule aristocrate qui allait lui rappelle que la politesse, ce n'est pas négligeable, non je n'étais pas la seule à posséder un titre, sinon je vous assure que je ne serais pas dans ce pensionnat et puis entre nous, je n'étais pas la plus arrogante de toutes les filles du pensionnat. Nous étions toujours dans les escaliers, ne vous inquiétez pas je ne comptais pas me battre avec elle. Une demoiselle se doit de se tenir convenablement lorsqu'elle est avec d'autres individus et puis de toute manière, je ne sais pas me battre. « Maintenant, si tu veux bien m'excuser, j'ai des choses plus importantes à faire que de parler avec toi, même si je suis particulièrement ravie d'avoir pu discuter avec toi. » Je crois rêver, c'est moi qui suis arrogante là. « Tu sens l'impertinence à plein nez. » Mes doigts montrant toute sa corpulence, je lui lançais. « Je te propose que la prochaine fois avant même que tu aies l'envie d'émettre un jugement sur autrui, tu te regardes avant. » Elle n'était vraiment pas crédible, ravi de m'avoir parlé et moi j'suis le pape aussi. Mais qu'est-ce qu'il avait tous ce matin. « En ce qui me concerne, je m'en serais bien retenue. » Avait-elle vraiment cru que je m'étais intéressé à elle intuitivement, personnellement non, elle avait l'air si peu intéressante.

« Plait-il ? » Pour parler de la sorte, c'est sans aucun doute une aristocrate. Orphée avait toujours détesté cette façon de répondre aux gens. Pour elle, c'était un synonyme d'orgueil. Comme s'ils se sentaient trop supérieurs pour pouvoir saisir le sens de propos qui sortaient de la bouche de personnes de rang inférieur aux leurs. Pourtant, Orphée ne détestait pas les nobles, que ce soit clair. Elle avait des amis nobles et elle les appréciait beaucoup. Elle détestait simplement les filles dans le genre de celle-là, celles qui prenaient les gens de haut. Et elle partait du principe que cette fille était l'une d'elle. Sinon, elle ne se serait sans doute pas autant énervée après elle simplement parce qu'elle ne s'était pas excusée dans la minute, quoi que, elle aussi aurait bien été capable de faire la même chose. « Non, décidément non mon chien a plus de classe. » C'était le genre de propos qui avaient le don de mettre Orphée en colère. Elle se moquait pas mal que cette fille ait un chien, un chat, une perruche ou pourquoi pas une chèvre. Sa vie ne l'intéressait pas un seul instant. « Oh, alors je suppose que tu fais partie de ces gens qui vêtissent leurs animaux avec des costumes qui coûtent plus chers que la paye d'un mois de travail d'un honnête travailleur. » D'accord, là, elle généralisait un peu beaucoup. Mais elle avait déjà vu ça quand même. Et elle ne pouvait s'empêcher de trouver ça honteux à chaque fois. Franchement, quelle est le nécessité d'habiller un chien ? Un chien c'est un chien, il a des poils et s'en sort très bien sans son petit manteau, merde ! « Tu n'as pas encore rencontré Monsieur Hallorhan, je suppose. » Pour une fois, la blonde avait vu juste. Orphée n'avait pas la moindre idée de l'identité de ce mystérieux monsieur Hallorhan mais elle était assez intelligente pour savoir que ça s'apparentait sans doute à une insulte. Certaines personnes préféraient les gens qui insultaient clairement leurs semblables. Pas Orphée. Elle trouvait nettement plus drôle de s'impliquer dans un échange de piques et de sous-entendus que de se balancer quelques insultes à la figure. Et elle devait avouer que pour ça, la grande blonde était plutôt divertissante. « Non, probablement pas. » Effectivement pas mais ça, elle pouvait toujours courir pour qu'elle l'avoue. La fille la toisa de haut en bas, cherchant sans doute une quelconque marque à associer à un de ses vêtements. Mais il n'y en avait aucune et elle avait dû comprendre sans mal qu'elle n'était pas une aristocrate. Elle planta son regard dans celui d'Orphée mais cette dernière n'en fut nullement impressionnée, ce n'était pas la première fois qu'on tentait d'affirmer sa supériorité sur elle. « Jolie et Orgueilleuse, tu vois l'imagination c'est aussi un fléau. » A ces mots, Orphée éclata d'un rire sans joie. Elle avait conscience que c'était assez déplacé et que sa comparse risquait de le prendre très mal mais peu importait désormais et elle n'avait pu le retenir. « Moi, orgueilleuse ? C'est peut-être le cas mais tu devrais veiller à ne pas reporter sur les autres tous tes défauts. » Il était vrai qu'on pouvait qualifier Orphée d'orgueilleuse, pas au point d'être narcissique mais elle était tout de même assez fière d'elle-même. Et à raison quand on voyait tout ce qu'elle avait accompli ! Mais elle voyait sans mal que la blonde l'était tout autant qu'elle. « Je ne veux pas paraître désagréable avec toi, j'ai d'autres occupations plus urgentes, plus importantes et beaucoup plus intéressantes que d'écouter ton flot de paroles car non, tu n'es pas assez intéressante pour que je te porte quelconque attention mais si tu veux un conseil rentre dans le moule. » Orphée lui adressa un regard plein de haine. Elle se fichait pas mal que la fille ne la pense pas assez intéressante pour lui prêter attention, ce qui la mettait dans une rage folle, c'était son conseil de se fondre dans la masse. « Bien sur, rentrer dans la masse, s'effacer au profit de personnes comme vous, c'est ça le comportement qu'on devrait tous adopter, nous les roturiers, indignes d'être acceptés dans cette école avec des personnes aussi prestigieuses que vous. » Elle n'avait jamais été aussi ironique. On dit souvent que l'attaque est la meilleure des défenses. C'est vrai. Et dans son cas, c'était l'ironie sa meilleure arme d'attaque. «Tu sens l'impertinence à plein nez. Je te propose que la prochaine fois avant même que tu aies l'envie d'émettre un jugement sur autrui, tu te regardes avant. En ce qui me concerne, je m'en serais bien retenue. » Un sourire railleur apparut sur le visage d'Orphée. « Tu t'en serais retenue, vraiment ? Pourtant c'est exactement ce que tu as fait. Et en me conseillant de rentrer dans le moule, c'est un jugement sur tous ceux qui n'ont pas un quelconque aristocrate dans la famille, que tu as porté. » Après ça, elle pourrait toujours remballer sa morale à deux sous.

« Oh, alors je suppose que tu fais partie de ces gens qui vêtissent leurs animaux avec des costumes qui coûtent plus cher que la paye d'un mois de travail d'un honnête travailleur. » A sa remarque, je me mettais à rire en même temps il y avait de quoi rire. « Quelle idée saugrenue. » Elle n'était vraiment pas une personne du haut monde. Je ne connaissais peu d'aristocrates qui aimaient habiller leurs chiens. Généralement, leurs chiens étaient des chiens avec un très bon pedigree et c'était pour la plupart également des chiens de chasse. Les seules personnes que j'avais vu travestir leurs chiens étaient Paris Hilton ou le peuple chinois. En tout cas monsieur Dookie était un chien tout à fait respectable. Sur le deuxième point, l'inconnue n'avait pas tort du moins sur le principe que l'on pouvait acheter des costumes, des vêtements plus chers que la paye d'un mois de travail d'un honnête travailleur, mais comment dire mes parents, du moins était un honnête travailleur sauf que sa paie comptait de nombreux zéros c'était juste ça la différence. Bon entre nous, je n'avais pas vraiment la notion de l'argent, mais alors pas du tout. J'ai toujours grandit dans un monde où la richesse était présente alors pour dire la vérité, cela ne m'a jamais dérangé plus que ça. Non, vraiment cela n'était jamais déplaisant d'avoir des pièces de créateur que peu de personnes pouvait avoir. Ne confirmant pas le fait que le nom d'Hallorhan lui était connu, très vite je supposais qu'elle était soit nouvelle, soit en première année et vu sa répartie j'optais pour ma deuxième idée. . « Une première année, super. » Non vraiment, parce que les premières années, elles sont toujours très sûres d'elle, elles sont là toutes nouvelles, toutes pimpantes et vraiment têtues. « Moi, orgueilleuse ? C'est peut-être le cas, mais tu devrais veiller à ne pas reporter sur les autres tous tes défauts. » Bon sang, mais elle ne pouvait pas lâcher l'affaire, sérieux était-elle si dégoutée de ne pas être une aristocrate d'être juste une simple roturière. J'avais compris ce qu'elle était, c'était juste une blonde frustrée qui passait ses nerfs sur tous ceux qui pouvait être ce qu'elle n'était pas. « Bien sur, rentrer dans la masse, s'effacer au profit de personnes comme vous, c'est ça le comportement qu'on devrait tous adopter, nous les roturiers, indignes d'être acceptés dans cette école avec des personnes aussi prestigieuses que vous. » Là, elle m'avait soulé c'était clair. Elle parlait encore, encore. Elle parlait trop, c'était de trop. Fatigante, elle était fatigante deux minutes que j'étais avec elle et j'étais déjà fatiguée de l'entendre parler parce que madame pensait que les roturiers valaient mieux que tout le monde. « Tu as fini ton monologue, c'est bon. Tu as fait sortir toutes tes frustrations. » Je la regardais avec un petit rictus sur le visage. « Et puis, si tu n'aimes pas cet établissement, il ne fallait pas s'inscrire ici.» Après tout ce n'était pas comme si elle ne pouvait pas aller ailleurs dans le genre école publique, ce n'est pas comme si WH avait était le seule endroit qui l'acceptait. Je ne comprenais pas pourquoi toutes ces personnes que l'on qualifie de roturiers venait ici, non mais ils l'avaient vu la brochure, non parce qu'il fallait la voir pour comprendre tout de suite à quoi il fallait s'attendre. Décidément, je ne comprenais pas. « Tu t'en serais retenue, vraiment ? Pourtant c'est exactement ce que tu as fait. Et en me conseillant de rentrer dans le moule, c'est un jugement sur tous ceux qui n'ont pas un quelconque aristocrate dans la famille, que tu as porté. » « Je me serais retenue de te parler, oui car jusqu'à présent tu n'as rien montré pour que je m'intéresse à ta personne et je te vois venir d'ici sur le fait que tu n'es rien à prouver parfait en même temps j'en ai rien à faire de ce que tu as à dire. Entre nous, la première qui a commencé à juger quelqu'un c'est bien toi en montant sur tes grands chevaux. » Je regardais ma montre. « J'ai encore quelques minutes à perdre avec toi. » Ma journée avait vraiment mal débuté, non ce n'allait pas être ma journée je le sentais gros comme une maison. « En faite, t'es comme nous mais tu ne peux pas te l'avouer préférant te donner le genre de fille révoltée par la société. »

Elle se mit carrément à rire. En même temps, c'était justifié et Orphée elle-même s'autorisa un sourire. « Quelle idée saugrenue. » Pour une fois, Orphée devait avouer qu'elle n'avait pas tort. C'était une drôle l'idée qui lui avait traversé la tête et elle en aurait ri volontiers si ça avait été quelqu'un d'autre que cette blonde. Mais rire avec elle de ses propres paroles, plutôt mourir. Elle ne savait pas pourquoi mais la blonde lui portait sur les nerfs. Pour une raison inconnue, elle n'arrivait pas à la supporter et avait même renoncé à son apparente perfection pour le plaisir de se disputer avec elle. Qu'avait-elle donc de si spécial pour la mettre dans tous ses états ? « Une première année, super. » Là, elle commençait à m'être franchement antipathique. D'accord, j'étais nouvelle. Et alors ? Les gens devaient bien commencer à un moment ou à un autre. Elle aussi, elle avait été en première année un jour. Aurait-elle apprécié qu'on la prenne de haut sous prétexte qu'elle était plus jeune et qu'elle n'avait pas encore une grande connaissance de l'établissement ? Sans doute pas. Alors comment osait-elle se permettre de le faire avec elle ? « Eh ouais ma chère, une première année. Ça te pose un problème ? » D'accord, là, elle devenait plutôt agressive mais elle avait le don de la faire sortir de ses gonds. « Tu as fini ton monologue, c'est bon. Tu as fait sortir toutes tes frustrations. Et puis, si tu n'aimes pas cet établissement, il ne fallait pas s'inscrire ici. » Cette fille était une horreur. Elle était tellement bornée, tellement enfoncée dans ce qu'elle considérait acquis qu'elle ne prenait même pas la peine d'écouter ce qu'Orphée disait. Comme si ça n'en valait pas la peine. D'une certaine manière, Orphée comprenait ses arguments. Ils en disaient long sur elle. Ne s'était-elle donc jamais la peine d'essayer de comprendre ceux qui ne venaient pas de familles aussi prestigieuses que la sienne ? « Je te rappelle que quand on habite à Rosewood, on va à Wuthering Heights, point. J'étais supposée m'inscrire ici. » C'était vrai. Orphée n'avait jamais demandé à s'inscrire ici, ça s'était fait d'office. Le gouvernement conservateur de la ville les y poussait et ses parents avaient tenu qu'elle y aille. Ses parents pour lesquels elle supportait tout ça. Pour eux qu'elle travaillait autant. Pour eux qu'elle faisait tant d'efforts pour être une fille parfaite. Pour eux qu'elle les avait laissé choisir pour elle cette vie vide de sens.

Une fois encore, elle décida de me contredire. A croire que ça devenait une habitude. « Je me serais retenue de te parler, oui car jusqu'à présent tu n'as rien montré pour que je m'intéresse à ta personne et je te vois venir d'ici sur le fait que tu n'as rien à prouver parfait en même temps j'en ai rien à faire de ce que tu as à dire. Entre nous, la première qui a commencé à juger quelqu'un c'est bien toi en montant sur tes grands chevaux. » « Parce que tu crois que toi tu m'intéresses ? Tu sais, je me fiche de qui tu es, ce n'est pas parce que tu es plus riche et plus célèbre que je ne le serai jamais que je m'intéresse à toi. Non mais regarde-toi ! Tu ne connais rien à la vie réelle, tu as passé toute ta vie pourrie-gâtée, persuadée que l'argent tombe du ciel. Honnêtement je me fiche aussi de tous les arguments que tu peux me lancer à la figure. Parce que ce ne sont que les choses évidentes qu'énonce une fille qui devrait sortir de sa bulle de richesse un peu plus souvent. » D'accord, je la jugeais vite, sans doute trop, chose que je ne faisais pas habituellement mais elle l'avait grandement mérité. Elle jeta un rapide coup d'œil à sa montre, histoire de bien insister sur le geste. « J'ai encore quelques minutes à perdre avec toi. » « Qu'est-ce qui te fait croire que moi, je les ai ? » répliquai-je aussitôt, par simple esprit de contradiction. « En fait, t'es comme nous mais tu ne peux pas te l'avouer préférant te donner le genre de fille révoltée par la société. » Si elle savait à quel point elle avait tort. Orphée passait son temps à prétendre suivre le régime, comme ses parents l'avaient fait, et à être une fille une fille modèle. Pourquoi se mettait-elle à se rebeller tout d'un coup, en présence d'une aristocrate ? Elle ne pouvait le dire mais la grande blonde avait vraiment réussi à la pousser à bout. « Je ne suis pas comme toi, et je ne le serai jamais, que ce soit clair. » C'était vrai dans tous les cas, qu'importe ce qu'on entendait par là. Jamais elle ne serait aristocrate, jamais elle ne serait riche, jamais elle n'aurait si peu d'intérêt pour la valeur de l'argent, jamais elle n'aurait sa culture. Culture des aristocrates qui avaient l'habitude que tout leur arrive comme ça.

« Eh ouais ma chère, une première année. Ça te pose un problème ? » Cela me posait un problème dans le sens où la jeune blonde n'avait encore rien vu de Wuthering Heights et n'avait pas encore eu les cours spéciaux que dispenser ce merveilleux pensionnat ce qui expliquait très bien le pourquoi tant de nobles dans un même établissement. J'avais été en première année et quand vous receviez la fameuse brochure qui essaye de vous vendre du rêve pour permettre de vous faire oublier que vous n'aviez pas cours comme toutes personnes banales, non que vous ne puissiez rentrer chez vous que pendant les grandes vacances. En ce qui me concernait, j'appréciais Wuthering Heights disons que ma première année n'avait pas été de tout repos et que cela n'était pas plus mal d'être dans un pensionnat dix mois sur douze. Ce n'était pas comme si mes parents me manquaient et puis mon frère était là également alors j'avais tout de même un repère familiale. « Ça ne me pose pas de problème. Tu te rendras compte au bout d'une semaine que tout ce que tu détestes, on va te l'apprendre. » Commençant par les bonnes manières. Un sourire s'affichait sur mes lèvres à la pensée de la voir dans le cours de Mr Hallorhan, oh oui cela risquait d'être très drôle. Entre nous, ce professeur était très spécial et il était loin d'être sympathique. Lorsqu'on y réfléchissait, elle allait apprendre les bonnes manières avec un aristocrate pur sang, non c'était réellement une situation ironique. « Je te rappelle que quand on habite à Rosewood, on va à Wuthering Heights, point. J'étais supposée m'inscrire ici. » Je la regardais et j'avais envie de lui dire qu'elle n'était pas obligée de rien, elle était qu'une roturière et si cela lui plaisait elle aurait très bien pu prendre ses valises et partir dans une autre université sans que personne n'en est rien d'autre à redire. « Tu étais supposée, c'est bien ce que je dis, tu avais le choix. » Je me demandais si sa mère lui avait tendue la perche pour qu'elle y aille en ce qui concernait la mienne cela était devenue une évidence dès qu'elle avait découvert cet établissement et qu'elle y avait inscrit mon frère. Je crois qu'elle était tombée folle amoureuse de l'endroit, du cadre et après son premier entretien avec le directeur, elle n'en pouvait plus. Pendant plus d'un mois, elle ne m'en avait fait qu'en parlait, bien au début devenant lourd avec le temps. Je ne crachais pas sur Wuthering Heights, loin de là, j'avais l'impression d'avoir une chance d'être ici. J'allais avoir la meilleure éducation qui soit et puis je n'ai jamais été le genre de grande rebelle, non j'ai toujours été la petite fille modèle et entre nous cela me convenait parfaitement. « Parce que tu crois que toi tu m'intéresses ? Tu sais, je me fiche de qui tu es, ce n'est pas parce que tu es plus riche et plus célèbre que je ne le serai jamais que je m'intéresse à toi. Non mais regarde-toi ! Tu ne connais rien à la vie réelle, tu as passé toute ta vie pourrie-gâtée, persuadée que l'argent tombe du ciel. Honnêtement je me fiche aussi de tous les arguments que tu peux me lancer à la figure. Parce que ce ne sont que les choses évidentes qu'énonce une fille qui devrait sortir de sa bulle de richesse un peu plus souvent. » Elle pensait que je ne connaissais rien à la vie réelle ce qui était faux étant donné qu'en tant que noble, il y avait des responsabilités que je prenais à cœur. Très jeune, j'ai été habitué à intervenir dans des associations caritatives et de plus mon grand-père avec d'autres membres de ma famille ont créé La Fondation Romanov pour venir en aide aux nécessiteux russe. J'étais très engagée notamment auprès des enfants et ce qu'elle venait de dire me blessait énormément. Je sortais de ma bulle de richesse plus souvent qu'elle ne le pensait, petite idiote. Elle était roturière alors elle considérait en connaître plus sur la vie que quiconque. Elle avait un confort, elle allait dans un établissement plus que convenable alors que certaines enfants n'ont pas accès à l'éducation et après elle veut venir me faire une morale, c'était le comble. Certes, j'étais pourrie-gâtée, mes parents m'ont toujours offerts ce que je voulais, je suis légèrement capricieuse et alors je ne voyais pas où était le problème. « Je n'argumenterais pas, mais tu ignores certaines choses sur moi. » Tant pis, je n'avais pas à me justifier et vu qu'elle avait décidé que j'étais le genre de fille pourrie-gâtée qui ne regarde pas plus loin que son nez, ce n'était pas la peine. Depuis toute petite, je n'ai jamais été une personne qui aimait se vanter, non je n'étais pas ce genre de personne. Je crois que c'est de mon père que je tiens ça, car il est quelqu'un de très stricte et qui n'aimait pas voir ses enfants se vanter alors qu'il n'y avait aucune raison de le faire. « Qu'est-ce qui te fait croire que moi, je les ai ? » Je ne prenais pas la peine de réfléchir. « Je ne suis pas comme toi, et je ne le serai jamais, que ce soit clair. » Elle prétendait ne pas l'être du moins elle ne l'était probablement pas encore, mais je suis persuadée qu'elle allait le devenir à en mettre ma main à couper. « Peut-être que je...» Soudainement, je recevais une tape derrière ma tête interrompant la phrase que j'étais en train de dire. Je détournais la tête pour voir qui était l'auteur de cela. « Polina, tu vas être en retard, tu ne vas pas pouvoir être au premier rang. » Il avait son petit sourire narquois qu'il avait souvent. « Va te faire voir. » « Ououh, voilà qu'elle se rebelle. » C'était du Sasha tout craché. Sasha était mon grand-frère et c'était le vrai amour entre nous. Je le voyais monté les marches de l'escalier disparaissant dans l'un des couloirs. Je dirigeais mon regard vers la blonde « Euh... Qu'est-ce que je disais ? Ah oui. Peut-être que je me trompe. » haussant les épaules.


J'ai essayé d'introduire un truc mais bon...

La blonde avait l'air relativement indifférente, comme si elle se fichait complètement de la conversation. Remarque, c'était sans doute le cas. De toute façon, Orphée se moquait d'éveiller ou non son intérêt. L'important, c'est qu'elle ne se laisserait certainement pas marcher dessus par cette deuxième année. « Ça ne me pose pas de problème. Tu te rendras compte au bout d'une semaine que tout ce que tu détestes, on va te l'apprendre. » Elle fut forcée de reconnaître qu'elle avait sans doute raison. Ce qu'elle haïssait dans l'aristocratie était plus que bien représenté ici et elle le savait parfaitement. Et puis, ce n'était pas non plus comme si elle ne contenait pas une certaine part en elle de ce qu'elle détestait. Les manières aristocratiques ? Elle les abhorrait et pourtant, elle les appliquait. Du moins, habituellement, mais la blonde l'avait vraiment mise en rogne. « Je le sais parfaitement. » Ce n'était même pas un mensonge. Elle avait toujours eu conscience que cette école risquait fort de ne pas faire son bonheur. Pourtant, elle n'avait pas hésité une seule seconde quand ses parents lui avaient demandé de s'y inscrire. Jusqu'où était-elle donc prête à aller pour les satisfaire ? Supporterait-elle encore longtemps leur désir inutile d'appartenir un jour à la classe prioritaire ici, à Rosewood ? Elle détestait leurs vaines illusions, leurs rêves idiots. Elle aurait voulu leur crier que ce n'était qu'un mirage, elle auriat voulu les secouer pour les réveiller. En vain. N'étaient-ils pas tellement enfoncés dans leurs rêveries qu'il était impossible de les y sortir. Comme elle pouvait parfois les haïr, eux et leur sournoise chimère. « Tu étais supposée, c'est bien ce que je dis, tu avais le choix. » C'est le genre de choses qu'aurait dit Perry. Cette pensée lui déchire littéralement le cœur de l'intérieur. Peut-être qu'elle a raison, peut-être qu'elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même si elle est coincée ici. Mais avait-elle vraiment le choix ? Pouvait-elle réellement détruire tous les espoirs vains et inutiles de ses parents aussi brusquement ? Avait-elle le droit de leur faire ça après tout ce qu'ils avaient fait pour elle ? A cet instant, c'est sur cette fille ignorante que s'est reportée toute sa haine. Elle la haïssait du plus profond d'elle-même. Qui était-elle pour lui faire ce genre de réflexions ? Elle ne connaissait rien de sa vie, elle n'avait pas à agir comme si elle connaissait ses réflexions intérieures. Mais malgré tout ce qu'elle pouvait en dire, Orphée ne détestait pas Wuthering Heights, juste la façon de se comporter de la plupart des gens qui s'y trouvaient. Elle aimait le lac, le parc et les magnifiques jardins. Elle aimait le balcon et le grenier abandonné du deuxième étage. Elle aimait la tranquillité de la bibliothèque et les vieux livres qu'on y trouvait. Elle aimait cette école, vraiment, aussi dur que c'était de le croire.

Suite à sa tirade, elle parut un peu touchée, peut-être. Les accusations d'Orphée n'étaient peut-être pas aussi bien fondées qu'elle ne le pensait. « Je n'argumenterais pas, mais tu ignores certaines choses sur moi. » Et si c'était vrai ? Et si elle ignorait réellement des choses sur elle, sur sa façon d'être, sur sa façon de penser et de percevoir ce monde-là ? Elle lui avait fait l'impression d'une petite fille pourrie-gâtée et capricieuse. Mais peut-être ne se résumait-elle pas simplement à cela ? Peut-être était-elle plus que ça ? « Peut-être que je...» Son ton assuré s'était évanoui, son hésitation la rendait plus sincère aux yeux d'Orphée qui aurait souhaité connaître la fin de sa phrase. Mais soudainement, un jeune homme qui passait donna une petite tape sur la tête de sa camarade. « Polina, tu vas être en retard, tu ne vas pas pouvoir être au premier rang. » Elle ne put s'empêcher de rire de bon cœur avant de s'arrêter brusquement. La sensation glacée d'être une intruse et de ne rien avoir à faire là s'empara d'elle. Pourquoi assistait-elle à cette scène ? Elle n'avait jamais donné sa chance à cette fille. Ne lui ressemblait-elle pas un peu dans son rôle de bonne élève ? A la différence que tout était simulé chez Orphée, tout était soigneusement contrôlé. « Va te faire voir. » Un petit sourire moqueur naquit sur ses lèvres. Pas si parfaite que ça l'aristocrate. « Ououh, voilà qu'elle se rebelle. » Cet échange l'amusa. Il montrait à quel point ils étaient proches. Orphée aurait aimé avoir une petite sœur ou un petit frère avec qui elle aurait pu partager des choses, avec qui elle se serait sentie un peu moins seule. Il disparut rapidement, ce qui lui rappela qu'elles étaient censées aller en cours. Elle allait être en retard, son image de fille parfaite allait en prendre un coup. Tant pis. « Euh... Qu'est-ce que je disais ? Ah oui. Peut-être que je me trompe. » Qu'elle se trompait sur son compte ? « C'est le cas. Et peut-être que je me trompe aussi » reconnut finalement Orphée. Elle leva les yeux vers elle, tentant de déchiffrer les émotions qui traversaient son visage.